
La compagnie d'aviation irlandaise Ryanair a annoncé lundi dans un communiqué avoir lancé une nouvelle offre d'achat à 748 millions d'euros sur sa compatriote Aer Lingus, dont elle possède déjà 29,82% du capital et qu'elle avait échoué à racheter il y a deux ans.
Après une première offre infructueuse en 2006, Ryanair propose aujourd'hui de fusionner les deux compagnies en "un groupe irlandais solide de propriété commune".
"Comme pour d'autres fusions en Europe telles que Air France/KLM et Lufthansa/Swiss, les deux compagnies opéreront en tant qu'entités séparées, avec des marques distinctes, préservant les meilleures caractéristiques de chacune: les tarifs bas et la ponctualité élevée de Ryanair et la culture de service et les opérations long courrier d'Aer Lingus", plaide Ryanair.
Le directeur général du groupe, Michael O'Leary, avait indiqué début novembre qu'il espérait étendre à moyen terme les opérations de Ryanair vers les Etats-Unis, sans évoquer à l'époque une offre sur Aer Lingus.
Ryanair avait affronté il y a deux ans un "non" catégorique à une proposition à 2,80 euros par action, de la part du gouvernement irlandais, qui possède encore un quart d'Aer Lingus, et du personnel ainsi que des autorités de la concurrence européennes. Ryanair revient à la charge alors que le prix de l'action de sa rivale a été divisé par trois et que l'Irlande est en pleine récession.
Dans le communiqué de lundi, Ryanair fait valoir que son offre à 1,40 euro est entièrement en numéraire, qu'elle représente une prime de 28% par rapport au prix moyen du titre Aer Lingus en clôture au mois de novembre (1,09 euro) et une prime de 25% par rapport au prix de clôture de vendredi.
Ryanair a demandé à rencontrer les représentants de la direction d'Aer Lingus et du personnel pour leur présenter "les avantages" de la fusion.
Notamment le personnel recevrait 137 millions d'euros en numéraire tandis que Ryanair s'engage à doubler la flotte moyen courrier d'Aer Lingus de 33 à 66 avions sur les cinq prochaines années, "créant 1.000 nouveaux emplois".
Ryanair fait aussi valoir que les employés d'Aer Lingus seront ainsi membres "d'une des quatre Big Four" européennes, les quatre compagnies dont M. O'Leary est persuadé qu'elles seront les seules survivantes en Europe après la crise actuelle, "Air France/KLM, Lufthansa/Swiss, British Airways et Aer Lingus/Ryanair".
Le président d'Aer Lingus sera "invité à rejoindre le conseil d'administration de Ryanair".
Ryanair s'adresse aussi au gouvernement irlandais, qui a reconnu en octobre que le PIB reculerait de 1,3% cette année et de 0,8% en 2009, en faisant valoir que l'Etat recevrait 188 millions d'euros d'une telle vente, soit "une contribution aux dépenses courantes dans des domaines comme la santé et l'éducation". Ryanair estime également que sa vocation à pratiquer des prix bas et à croître "aidera le gouvernement à combattre le déclin du trafic et du tourisme irlandais".