
Chris Viehbacher a pris lundi ses fonctions de directeur général du français Sanofi-Aventis, numéro quatre de la pharmacie mondiale, a annoncé le laboratoire dans un communiqué, avec pour objectif de le redynamiser.
M. Viehbacher remplace ainsi Gérard Le Fur, 58 ans, qui sera resté à ce poste pendant moins de deux années, marquées par une gestion contestée.
M. Le Fur, dont le mandat courait théoriquement jusqu'en 2010, reste au sein du groupe à un poste de conseiller spécialiste de la recherche auprès de la direction générale.
Souvent décrit comme un "pur manager à l'anglo-saxonne", Chris Viehbacher, un germano-canadien âgé de 48 ans, était auparavant patron de la filiale nord-américaine du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK).
Il est le premier dirigeant de Sanofi-Aventis, né du rachat en 2004 d'Aventis par Sanofi Synthélabo, à ne pas être issu du groupe.
M. Le Fur, son prédécesseur, présenté comme le fils spirituel du président Jean-François Dehecq, lui avait succédé au poste de directeur général le 1er janvier 2007.
Mais le courant n'est jamais passé entre ce chercheur et la communauté financière, et l'échec à commercialiser le médicament anti-obésité Acomplia, aujourd'hui interdit de vente dans l'Union européenne, précipita sa chute.
Dans ce contexte, le parcours de M. Viehbacher est considéré par les analystes comme un atout pour le groupe. Il dispose d'une expérience de 20 ans dans l'industrie pharmaceutique, et d'un profil international, ayant travaillé aux Etats-Unis, en Allemagne et en Grande-Bretagne.

La feuille de route de Chris Viehbacher chez Sanofi-Aventis est particulièrement chargée : il doit relancer ses ventes, l'adapter à un ENVIRONNEMENT durci et regagner la confiance des marchés.
Après l'annonce de sa prise de fonction, prévue depuis septembre dernier, l'action Sanofi-Aventis gagnait 1,67% à 44,18 euros vers 11H00 (10H00 GMT), dans un marché parisien en baisse de 2,07%.
La politique de réduction des coûts du groupe devrait devenir "plus aggressive", estiment les analystes de la banque Natixis.
Une perspective qui inquiète certains salariés, qui surnomment déjà Chris Viehbacher "smiling killer" ("tueur souriant"), racontent des syndicalistes.
Diplômé de la Queens University d'Ottawa au Canada, M. Viehbacher est expert comptable de formation, avec une première expérience au sein du cabinet américain PriceWaterhouseCoopers. Il a rejoint l'industrie pharmaceutique en 1988, en entrant chez GSK comme directeur financier de la filiale allemande.
Il occupa ensuite des responsabilités au Canada et en Grande-Bretagne, avant de prendre la tête de la filiale française jusqu'en 1995.