Daniel Soury-Lavergne, le directeur général d'ArcelorMittal France, a indiqué que le géant mondial de l'acier vise 1 400 départs volontaires parmi ses salariés. Des déclarations qui sont venues compléter l'annonce d'un vaste plan d'économies annoncé jeudi dernier. Le dirigeant a précisé que ce plan, qui devrait être bouclé d'ici le «début de l'année 2009», concernerait uniquement les salariés des «fonctions corporate, administratives et support – achats, commercial, gestion».
En France, 6 000 salariés occupent ces fonctions sur un effectif total de 28 000 personnes toutes catégories confondues. Les 1 400 postes que le sidérurgiste compte supprimer en France font partie des 9 000 suppressions d'emplois annoncées dans le monde entier. Le groupe espère réduire ses dépenses de 1 milliard de dollars, soit 775 millions d'euros, au terme de ces réductions d'effectifs.
Début novembre, ArcelorMittal a annoncé une diminution de 35% de l'ensemble de sa production au quatrième trimestre 2008, au lieu des 15% initialement prévus. Ce, pour répondre à la violente chute de la demande d'acier dans le monde, entraînée par le ralentissement économique généralisé.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
ArcelorMittal, issu de la fusion en juillet 2006 d'Arcelor et de Mittal Steel, est le numéro un mondial de l'acier avec une capacité de production annuelle d'environ 130 millions de tonnes par an, soit environ 10% de la production mondiale d'acier. Le groupe est présent dans quatre domaines d'activités : il est le premier producteur mondial dans les Aciers Plats Carbone, activité principale du groupe avec plus de la moitié du chiffre d'affaires, et les Aciers Longs Carbone, l'un des leaders mondiaux pour la production d'Aciers Inoxydables, et parmi les premiers en Europe pour le secteur Distribution-Transformation-Trading. L'entreprise s'est fixé pour objectif de développer ses positions en Chine et en Inde, deux pays dont les marchés sont en plein essor.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- ArcelorMittal bénéficie des synergies dégagées par la fusion signée fin juin 2006.
- Le groupe investit en Inde et en Amérique Latine pour capter la croissance des pays émergents et accroître ses capacités.
- Le titre demeure la valeur préférée de nombreux analystes au sein du secteur en raison de sa rentabilité et sa capacité à relever ses prix.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe demeure encore relativement peu présent aux Etats-Unis.
- Comme les autres grands groupes sidérurgistes, ArcelorMittal affronte la concurrence des pays émergents qui tirent les prix de l'acier vers le bas.
- Comme ses concurrents, le groupe doit accepter les hausses des prix de ses fournisseurs, en particulier dans le minerai de fer.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
ArcelorMittal est une valeur cyclique, qui est très liée à la conjoncture économique. A ce titre, l'évolution de ses prix et débouchés est à surveiller.
-A suivre également, l'évolution du prix des matières premières entrant dans la fabrication de l'acier. C'est particulièrement le cas du minerai de fer, qui représente environ 30 % du coût des achats des producteurs d'acier.
- La concentration dans le secteur de la sidérurgie reste à l'ordre du jour dans la mesure où les dix premiers sidérurgistes ne contrôlent que le quart du marché de l'acier alors que leurs fournisseurs de minerai de fer sont concentrés à l'extrême. Deux compagnies assurent la majorité de l'extraction mondiale.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
La Chine consomme toujours plus de métaux. Ce pays consomme déjà un tiers de la production mondiale d'aluminium, d'étain, de zinc, de plomb et un quart de la production de cuivre ou de nickel. Selon les analystes, en extrapolant les tendances actuelles (en termes de consommation, et d'équipement), la Chine devrait consommer 60% des métaux dans le monde dans dix ans. C'est pourquoi plusieurs mesures ont été prises pour sécuriser ses approvisionnements. Face à l'envolée des cours des matières premières, la Chine a décidé de constituer des stocks stratégiques de minerais et métaux. Les autorités ont également interdit l'exploitation de certains gisements d'or, de cuivre et de charbon du sous-sol national, et ont fixé des quotas d'exportation de certains minerais rares. Les entreprises nationales sont incitées à investir dans les gisements à l'étranger. Le fonds souverain CIC, doté de 200 milliards de dollars, a été créé pour mener des prises de participation dans des entreprises occidentales.