Porsche (+4,02% à 54,89 euros) juge "de plus en plus improbable" une montée à plus de 50% du capital de Volkswagen cette année, en raison de la conjoncture dans l'industrie automobile. "Notre but est toujours d'accroître notre participation à plus de 50% du capital de VW aussi vite que possible. Mais nous avons toujours dit que nous ne ferions rien de déraisonnable", a déclaré le patron du fabricant de voitures de sport Wendelin Wiedeking lors de la conférence annuelle du groupe. Hier, les investisseurs avaient anticipé cette prudence, provoquant un plongeon de plus de 22% du titre VW.
Pourtant, à 255 euros, il dépasse encore largement la valeur réelle du numéro un européen de l'automobile, selon les analystes. "Nous ne sommes pas prêts à acheter des actions VW à des cours économiquement insensés", a d'ailleurs reconnu Holger H&*#8222;rter, le directeur financier de Porsche.
Fin octobre, Porsche avait annoncé qu'il détenait 42,6% du capital de Volkswagen, ainsi que 31,5% d'options sur des titres VW ordinaires. Le groupe avait alors précisé que son objectif était de porter ce chiffre à 75% en 2009, "tant que les conditions économiques le permettent", afin de contrôler totalement son compatriote.
Or pour l'instant, le ralentissement drastique de l'industrie automobile est loin d'épargner Porsche. Le groupe a vu ses ventes chuter de 18% à 25 200 unités entre août et fin novembre par rapport à la même période de l'an passé.
"Dans les dernières semaines, des changements dramatiques se sont joués sur les marchés automobiles", n'a pas hésité à déclarer Wendelin Wiedeking.
Résultat, Porsche table désormais sur un "recul sensible de ses ventes" pour l'ensemble de son exercice décalé 2008/2009, alors qu'il se contentait jusqu'à présent d'annoncer qu'il n'atteindrait pas le niveau de l'an passé.
M-L.H.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.