Tiffany perd 4,42% à 19,91 dollars dans un marché quasi stable. Victime de la crise, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 1% à 618,2 millions de dollars au troisième trimestre. A périmètre comparable, le recul des ventes du joaillier new-yorkais atteint 7%. Les Etats-Unis ont été particulièrement touchés, avec une chute 9% à 331,8 millions de dollars. En revanche, le bénéfice par action des opérations maintenues est ressorti supérieur aux attentes, à 35 cents contre 24 cents attendus par le consensus Reuters.
"Les consommateurs ont ajusté leurs dépenses en réaction aux conditions économiques actuelles et aux incertitudes qui règnent à moyen terme", a expliqué le PDG de Tiffany Michael Kowalski.
"Il est impossible de savoir à quel moment la confiance du consommateur sera restaurée", a reconnu le dirigeant.
Le partenaire de Swatch Group aux Etats-Unis table pour l'ensemble de son exercice 2008 sur un chiffre d'affaires pouvant aller de la stabilité à une baisse de 2%. Afin de s'adapter à ce contexte difficile, le groupe prévoit de réduire ses effectifs et de ralentir le rythme d'ouverture de nouveaux magasins l'année prochaine. Tiffany n'a pas précisé combien de postes seraient supprimés.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
La plupart des analystes sont réservés sur le secteur. Ils estiment que la demande en provenance des pays développés devrait s'éroder alors que les groupes subissent à la fois des taux de change défavorables et une hausse des coûts des matières premières. La diversification permet alors aux acteurs de maintenir leurs performances. C'est la stratégie adoptée par LVMH en acquérant Royal Van Lent, qui construit des yachts de grand luxe. L'objectif est de se positionner sur un secteur en croissance, non affecté par la mauvaise conjoncture économique, qui concerne la clientèle la plus aisée de la planète. Le marché des cosmétiques est reconfiguré après l'acquisition d'Yves Saint Laurent Beauté par L'Oréal, qui souhaite consolider ses positions sur le segment haut de gamme. Malgré cette opération, il reste numéro deux sur ce marché en France, derrière LVMH (avec les marques Dior, Givenchy ou Kenzo).