Au premier semestre, clos fin septembre, Rémy Cointreau a réalisé un résultat net part du groupe de 48,3 millions d'euros contre 38,1 millions d'euros, un an plus tôt. Son résultat opérationnel courant s'est élevé à 62,5 millions d'euros, en progression de 4,2% sur une base organique. «Ce premier semestre a été marqué par l'amélioration de la rentabilité du champagne, la bonne progression des cognacs très haut de gamme ainsi que la croissance soutenue de l'activité sur les marchés émergents, notamment Chine et Russie», a expliqué le groupe de spiritueux.
Rémy Cointreau a souligné que l'évolution au Royaume-Uni et en Allemagne était «restée satisfaisante», tandis que les Etats-Unis avaient marqué le pas au second trimestre.
Le groupe a également indiqué qu'il poursuivrait sa politique de hausses de prix avec «détermination» sur tous ses marchés.
Déjà publié, le chiffre d'affaires est ressorti à 365,2 millions d'euros, en croissance organique de 4,6%.
Au sujet de sa situation financière, le groupe a précisé que sa dette nette s'élevait à 437,1 millions d'euros, en baisse de 20,3% sur un an.
Concernant ses perspectives pour l'exercice clôturant au 31 mars 2009, Rémy Cointreau a souligné que l'activité de fin d'année ainsi que le nouvel an chinois resteraient décisifs.
Par ailleurs, compte tenu des surcoûts temporaires liés à la mise en place du réseau de distribution, le groupe n'anticipe pas, aujourd'hui, de progression organique de son résultat opérationnel courant.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels.
- Le groupe accélère d'ailleurs son recentrage sur ses marques à forte valeur ajoutée avec une ambition clairement affichée de positionnement « haut de gamme » et l'espoir de dégager «une formidable rentabilité» à moyen terme.
Les points faibles de la valeur
- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe.
- Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre.
- En 2006, Rémy Cointreau a notifié à Maxxium la résiliation de l'Accord Global de Distribution à effet du 30 mars 2009 afin d'adopter de nouvelles options de distribution dans des marchés prioritaires comme celui de l'Asie. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Deux éléments primordiaux influent sur la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation. A cet égard, Rémy Cointreau dispose avec sa branche liqueurs (Cointreau, Passoa...) d'atouts certains pour répondre aux nouvelles tendances.
-Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Les grands groupes agroalimentaires continuent à afficher de bonnes performances pour le premier semestre 2008, malgré la hausse des coûts des matières premières. Nestlé a bénéficié d'une progression de 8,9% de son activité au premier semestre pour un bénéfice net en croissance de 6%. Face à des résultats supérieurs à ses attentes au second trimestre 2008, Kraft a relevé ses objectifs pour l'année. Il s'attend désormais à une croissance organique de 6% au lieu des 5% précédemment estimés. Même constat pour Danone, dont l'activité semestrielle, en croissance organique de 9,6% a dépassé les prévisions des analystes. Néanmoins ces résultats proviennent souvent de hausses de prix. Chez Nestlé celles-ci représentent 5,4% des 8,9% de croissance organique. Pour Danone, l'évolution des ventes en valeur s'établit à 7,1%, alors qu'elle n'est que de 2,5% pour les volumes. Les analystes s'inquiètent donc de la capacité de certains groupes à poursuivre cette stratégie à l'avenir. D'autant que la progression des volumes vendus n'atteint pas les niveaux escomptés. Ainsi, au premier semestre, les volumes commercialisés par Nestlé dans les domaines de la nutrition et des eaux embouteillées ont été inférieurs à ses prévisions. Danone, qui a pratiqué des hausses de prix dans les produits laitiers, a subi un recul de ses parts de marché (de 33% en 2007 à 31% en 2008) au profit des marques de distributeurs.