Le tribunal de commerce de Bruxelles a rejeté la requête émanant de certains actionnaires minoritaires de Fortis (- 11,63% à 0,707 euro), qui demandaient à la justice de geler la cession d'actifs à BNP en Belgique. La justice belge a toutefois demandé à un collège d'experts de se pencher sur la valorisation des actifs en question. Francine De Tandt, la présidente du tribunal, a précisé que la demande des actionnaires était «recevable mais uniquement fondée en ce qui concerne la nomination d'un groupe d'experts» sur le prix des actifs en question.
La justice a précisé que le fait de suspendre les transactions pourrait avoir pour conséquence «de faire apparaître l'impossibilité d'adossement ultime à BNP Paribas». Or, cet adossement constitue le «garant unique de la survie de Fortis banque», estime le tribunal. Le procureur avait demandé la tenue d'une assemblée générale des actionnaires pour valider le démantèlement du bancassureur belgo-néerlandais.
De leur côté, les actionnaires de Fortis n'entendent pas en rester là, et leur avocat a déclaré qu'il ferait appel de cette décision. Il ajoute que la décision du tribunal confirme que Fortis a agi conformément à la loi et à ses propres statuts.
Au début du mois d'octobre, BNP Paribas a annoncé le rachat de 75% de Fortis Belgium, de 100% de la partie assurance belge et de 66% de Fortis Luxembourg. A la suite du démantèlement de Fortis, certains actionnaires de ce dernier avaient vivement critiqué les décisions prises par BNP et par l'Etat belge, s'estimant lésés. Ils avaient alors saisi la justice belge, réclamant que le sort de la banque soit remis aux mains des actionnaires par l'intermédiaire d'une assemblée générale.
L'avocat de la BNP avait toutefois estimé que les actionnaires en question ne souhaitaient pas voir annuler la vente, mais visaient plutôt une renégociation du prix de vente.
(An.P.)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
D'après Moody's, les notations des compagnies d'assurances européennes devraient rester stables à moyen terme car les assureurs ont adopté des stratégies d'investissement de plus en plus prudentes ces dernières années. Quant aux réassureurs, leurs bénéfices semestriels ont chuté en raison de la dépréciation de leurs placements en actions et obligations. Dans ce contexte, ils pourraient être incités à accroître leurs tarifs pour maintenir leurs performances. Cette tendance est confirmée par Munich Ré et Swiss Re. Le premier va augmenter ses tarifs pour 2009 avec des hausses bien supérieures à 10%. Le second groupe anticipe la fin accélérée du cycle baissier des prix de la réassurance. En France, le recul observé dans l'assurance-vie ces derniers mois pourrait être amplifié par de nouvelles mesures. Dès le début 2009, les placements d'assurance-vie seront soumis à un prélèvement de 1,1%, destiné à financer le revenu de solidarité active (RSA).
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.