Ce n'est pas tant les résultats 2008 qui subjuguent le marché que la sérénité affiché par Vallourec (+10,96% à 86,92 euros) pour 2009. Dans un ENVIRONNEMENT incertain, le fabricant de tubes sans soudures s'est montré particulièrement confiant sur la tenue de ses activités Pétrole et Electricité en 2009, et ce malgré l'effondrement des prix du brut. Au contraire, loin de craindre un ralentissement de la demande, le groupe assure que les prix ne bougeront pas en 2009 en raison de l'importance de son pouvoir de négociation. Bref, Vallourec peut se targuer d'un nouveau tube sur le marché français.
Vallourec a dévoilé hier soir des résultats légèrement meilleurs qu'attendu et revu à la hausse ses perspectives 2008. Au troisième trimestre, le fabricant de tubes sans soudure a réalisé un résultat net part du groupe en repli de 1,9% à 243,4 millions d'euros. Le résultat brut d'exploitation est ressorti en hausse de 2,1% à 430 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en progression de 7,6% à 1,613 milliard d'euros. Le ratio RBE / chiffre d'affaires atteint donc 26,7%. Les analystes interrogés par l'agence Reuters tablaient un résultat brut d'exploitation de 371 millions d'euros.
Dans le domaine du Pétrole et du Gaz (41,7% du chiffre d'affaires), le chiffre d'affaires du troisième trimestre 2008 est stable par rapport à celui du troisième trimestre 2007. Dans le domaine de l'Energie électrique (20,5% du chiffre d'affaires) Vallourec a enregistré une croissance de 20,4% au troisième trimestre sous l'effet conjugué de hausses de prix et de volumes plus importants, notamment en Asie du Sud-Est, en Europe et en Afrique du Sud.
La société a insisté sur sa solidité financière avec un endettement net au 30 septembre de 451,3 millions d'euros contre 532,1 millions d'euros au 30 juin, soit 15,0% des fonds propres (contre 18,6% au 30 juin). Par ailleurs, Vallourec dispose de lignes de crédit confirmées non tirées s'élevant à environ 950 millions d'euros avec des échéances réparties entre 2012 et 2013.
Concernant ses perspectives, Vallourec estime que le volume de production en 2008 devrait être en ligne avec celui de 2007 à périmètre comparable. Porté par la hausse de ses prix, le groupe a révisé à la hausse ses objectifs 2008 avec un chiffre d'affaires supérieur à 6,35 milliards d'euros et un Ebitda supérieur à 1,644 milliard.
Selon Vallourec, le début de l'exercice 2009 se présente dans de bonnes conditions du fait de la longueur du carnet de commandes, des impacts positifs des hausses de prix récentes et de la baisse des matières premières.
Cette sérénité affichée a suscité l'enthousiasme des brokers. A l'unisson, les principaux bureaux d'études européens (Fortis, Société Générale, Exane BNP Paribas, Natixis) ont renouvelé leur recommandation d'Achat du titre avec des objectifs de cours compris entre 140 et 160 euros. Dans un environnement très incertain, Fortis estime que Vallourec jouit de qualités uniques : (positionnement, solide bilan, hausse du dollar, démarrage mi-2010 d'un nouveau laminoir au Brésil). Selon les analystes, le titre est significativement sous-évalué.
(P-J.L)
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Vallourec est leader mondial de la production de tubes sans soudure en acier et de produits tubulaires spécifiques pour applications industrielles. Le groupe s'adresse ainsi aux secteurs du pétrole et du gaz, de l'énergie électrique, de la chimie et pétrochimie, de l'automobile et de la mécanique, le reliquat provenant d'autres industries. Après avoir racheté l'américain Omsco en 2005, Vallourec a finalisé début 2006 l'acquisition de la société SMFI (Société Matériel de Forage International), afin de renforcer sa position de numéro deux mondial des tubes de forage pour le pétrole et le gaz.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
-Vallourec profite de sa situation de leader mondial dans plusieurs de ses produits.
- La diversification des activités du groupe dans cinq débouchés lui permet d'amortir les phases de cycle des marchés qu'il sert. Par ailleurs, il bénéficie d'une répartition géographique équilibrée de ses ventes.
- Vallourec peut se prévaloir d'une exposition limitée à la concurrence chinoise.
- La situation financière de Vallourec est très saine.
- Le titre est entouré d'une forte spéculation, du fait d'un flottant très important et du mouvement de concentration affectant son secteur.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est pénalisé en cas de repli du dollar.
- La hausse du prix des matières premières (ferrailles, fer, coke...) crée une certaine incertitude sur les résultats.
- Vallourec est difficile à classer au sein d'un secteur du fait de son activité. Par ailleurs, il n'existe pas de valeurs comparables sur le marché.
- Comme toute valeur cyclique, Vallourec n'est pas à l'abri d'un retournement de conjoncture. Le marché mondial des tubes pour l'énergie a, dans le passé, connu de graves excédents de capacités qui amplifiaient la chute des prix en bas de cycle.
- Le groupe peut souffrir du mouvement de déstockage des distributeurs américains et d'un marché de plus en plus compétitif
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Avec une division pétrole et gaz qui représente près de la moitié son chiffre d'affaires consolidé, le groupe est particulièrement sensible au prix du baril de pétrole : celui-ci détermine avec un décalage de six mois à un an le niveau d'investissement des compagnies pétrolières dans l'exploration-production, et donc la demande de tubes de forage. Le titre est par conséquent favorisé en cas de prix élevé du baril.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
La Chine consomme toujours plus de métaux. Ce pays consomme déjà un tiers de la production mondiale d'aluminium, d'étain, de zinc, de plomb et un quart de la production de cuivre ou de nickel. Selon les analystes, en extrapolant les tendances actuelles (en termes de consommation, et d'équipement), la Chine devrait consommer 60% des métaux dans le monde dans dix ans. C'est pourquoi plusieurs mesures ont été prises pour sécuriser ses approvisionnements. Face à l'envolée des cours des matières premières, la Chine a décidé de constituer des stocks stratégiques de minerais et métaux. Les autorités ont également interdit l'exploitation de certains gisements d'or, de cuivre et de charbon du sous-sol national, et ont fixé des quotas d'exportation de certains minerais rares. Les entreprises nationales sont incitées à investir dans les gisements à l'étranger. Le fonds souverain CIC, doté de 200 milliards de dollars, a été créé pour mener des prises de participation dans des entreprises occidentales.