Le premier ministre britannique Gordon Brown a estimé mardi qu'il n'y avait pas d'alternative crédible au rachat de la banque HBOS par sa rivale Lloyds TSB, alors qu'une campagne en faveur de l'indépendance de la banque a été lancée.
"Le problème, c'est qu'à part celle de Lloyds TSB, aucune offre financée n'a été présentée, et aucune institution financière, autre que Lloyds TSB, n'a annoncé qu'elle était prête à prendre en main les problèmes et les potentialités" de HBOS, a déclaré le chef du gouvernement, lors de sa conférence de presse mensuelle à Downing Street.
"Les gens doivent se montrer réalistes. Cela ne change rien que des gens se disent prêts à reprendre une banque, si derrière ils n'ont pas l'argent pour le faire, et c'est le problème auquel nous sommes confrontés en ce moment", a-t-il ajouté.
M. Brown réagissait à l'initiative de deux vétérans du secteur bancaire, Peter Burt et George Mathewson, qui ont lancé une campagne auprès des actionnaires d'HBOS pour défendre son indépendance. La banque est en pleine tentative de rachat par sa rivale Lloyds TSB, une opération qui suscite de nombreuses inquiétudes au Royaume-Uni, et tout particulièrement en Ecosse.
Ce n'est pas la première fois que Gordon Brown monte au créneau pour défendre le rachat de HBOS par Lloyds TSB. Le gouvernement britannique a donné sa bénédiction à cette acquisition, censée sauver cette dernière d'une éventuelle faillite dans le sillage de la crise financière, et s'est engagé à apporter en dot 17 milliards de livres de capitaux frais aux deux banques.
Par ailleurs, plusieurs journaux ont affirmé ce mardi que la campagne de MM. Burt et Mathewson pour l'indépendance d'HBOS avait été accueillie froidement par plusieurs gros actionnaires de la banque d'Edimbourg.
"Ils n'ont aucune crédibilité, aucun soutien. C'est ridicule" et "nous ne prenons pas du tout au sérieux" leur démarche, a déclaré au Financial Times un des principaux actionnaires de la banque, dont l'identité n'a pas été dévoilée.
Le premier syndicat britannique, Unite, s'est quant à lui insurgé publiquement contre cette initiative.
"Nous craignons que l'arrogance extrême de ces deux individus ne conduise à un scénario qui pourrait se conclure par la disparition d'HBOS", a déclaré Derek Simpson, co-responsable du syndicat.
"Tout ce que leur intervention a fait, c'est d'augmenter un peu plus l'incertitude des employés d'HBOS et de Lloyds TSB", a-t-il poursuivi, ajoutant Peter Burt et George Mathewson de mettre en péril un secteur financier écossais que le gouvernement s'efforce de stabiliser.