La Société Générale pourrait prendre une participation au capital de Carbone Lorraine, a rapporté ce matin "Les Echos". "Pour assurer son développement malgré la crise, Carbone Lorraine se prépare à mettre en place un dispositif financier original, avec l'appui de la Société Générale, qui pourrait à cette occasion entrer dans son capital", a indiqué le quotidien. "Le spécialiste des applications du graphite et des composants électriques va convoquer prochainement une assemblée générale pour que ses actionnaires donnent leur feu vert au montage",a t-il ajouté.
Carbone Lorraine pourrait créer des bons d'émission d'actions au profit de la Société Générale. Ces bons permettrait ensuite, en fonction de ses besoins, d'émettre des actions Carbone Lorraine que la banque s'est engagée à acheter. C'est une ligne de fonds propres sur laquelle le groupe pourrait tirer.
"La Société Générale paierait ces titres avec une décote ne dépassant pas 10 % par rapport au cours de Bourse. Au maximum, le groupe pourrait ainsi créer en plusieurs étapes 2,5 millions d'actions, ce qui augmenterait son capital de 17,5 %", a précisé les "Echos".
Toutefois, la banque n'aurait pas vocation à conserver les titres et les vendrait à terme.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Carbone Lorraine est l'un des spécialistes mondiaux du carbone et du graphite et de leurs applications. L'activité du groupe couvre deux grands domaines, les composants pour moteurs et pour équipements électriques et électroniques ainsi que les applications industrielles du carbone et du graphite.
Les clients de Carbone Lorraine interviennent principalement dans les domaines de l'aérospatial, de l'automobile, de l'électronique, de l'électrotechnique et de l'industrie chimique. La société compte 6 500 collaborateurs répartis dans plus de 40 pays.
En 2008, Carbone Lorraine a cédé ses activités freinage ferroviaire et moto à Faiveley pour 26 millions d'euros.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Carbone Lorraine bénéficie d'une réputation centenaire et occupe des positions de premier rang sur ses principaux marchés, avec une situation financière solide.
- Le groupe opère sur des secteurs en forte croissance comme les énergies renouvelables, la chimie-pharmacie et l'électronique. Son positionnement sur le marché des rechanges et des consommables devrait également lui permettre de limiter son exposition aux cycles économiques.
- Carbone Lorraine mise sur les acquisitions ciblées et l'intégration de nouvelles technologies.
- Le groupe se développe fortement en Asie, qui devrait représenter près de 30% du chiffre d'affaires en 2012.
Les points faibles de la valeur
- Carbone Lorraine réalise 35% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, ce qui est pénalisant dans le contexte actuel de ralentissement économique.
- Le groupe est exposé au dollar et à la hausse des prix du cuivre et de l'énergie.
- Il est également exposé à la baisse d'activité des clients automobiles américains.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- La société étant dépendante des investissements industriels des entreprises et donc très sensible à la conjoncture économique, les marchés sur lesquels ses clients interviennent sont à suivre.
- Le caractère opéable de la société (près de 100 % de flottant) rend son cours de Bourse sensible aux rumeurs.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Dans le secteur des biens d'équipement, les entreprises très dépendantes de la construction et très présentes aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest sont fragilisées par la crise actuelle. Néanmoins certaines s'en sortent très bien. Ainsi Schneider Electric, leader français de l'équipement électrique, a enregistré une activité en hausse de près de 11% au premier semestre, à périmètre et taux de change constants, tandis que son bénéfice net a progressé de 17%. Le groupe a même légèrement revu en hausse ses prévisions pour l'année. Néanmoins le Gimélec, groupement des entreprises françaises d'équipement électrique, estime que la conjoncture économique deviendra préoccupante pour les industries de l'équipement électrique et des automatismes dans les prochains mois. Un ensemble de facteurs négatifs pénalisent leurs performances : l'augmentation continue des prix des matières premières se conjugue à la morosité économique, au recul du nombre de permis de construire en France et au resserrement du crédit. En France, le ralentissement des nouvelles constructions de bâtiments modère la croissance des ventes d'appareillage et d'équipements de distribution basse tension et altère la visibilité de la profession sur l'évolution future de l'activité. Toutefois, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et les projets d'entretien consécutifs compensent en partie cette tendance. A l'international, l'incertitude est également de mise face au ralentissement de l'économie mondiale.