La compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France-KLM veut revenir dans la course à la privatisation du transporteur autrichien Austrian Airlines (AUA), a annoncé vendredi la télévision publique autrichienne, information confirmée à l'AFP de sources concordantes.
Selon la chaîne de télévision ORF, le PDG d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, a fait part du souhait de la compagnie franco-néerlandaise de revenir dans la course à la privatisation dans une lettre au chef de la holding publique ÖIAG, Peter Michaelis, qui contrôle 41,56% d'AUA.
La direction générale d'Air France à Paris, interrogée par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire vendredi.
Figurant parmi les trois présélectionnées, comme la russe S7 et Lufthansa, Air France-KLM n'avait finalement pas formulé d'offre au terme du délai fin octobre.
Depuis le transporteur allemand faisait figure de repreneur éventuel favori.
Selon l'ORF, Air France-KLM a décidé de revenir dans la course au rachat de la compagnie autrichienne parce que les conditions de vente ont été modifiées avec l'annonce d'une reprise éventuelle de 500 millions d'euros de dettes de la compagnie par l'Etat autrichien ainsi que la prolongation du processus de privatisation jusqu'à la fin de l'année.
Dans le cadre de la discussion de l'offre de rachat par Lufthansa, qui proposait une reprise pour 1 cent symbolique par action détenue par l'Etat et entre 4 et 4,50 euros pour les autres titres, la compagnie allemande avait aussi exigée une reprise par l'Etat autrichien de 500 millions d'euros des 900 millions à 1 milliard d'euros de dettes d'AUA, selon certains médias.
Ces derniers avaient également indiqué que le groupe franco-néerlandais s'était plaint auprès de la holding publique ÖIAG, de ne pas avoir eu accès aux informations contenues dans le contrat d'AUA avec l'alliance aérienne Star Alliance, alors que Lufthansa, également membre de Star Alliance, y avait accès.
L'ÖIAG a réfuté ces critiques, indiquant qu'il s'agissait de données confidentielles ce que ne pouvait ignorer Air France, membre de l'alliance Sky Team, et qu'elle ne pouvait interdire à un membre de Star Alliance de participer au processus de privatisation.
Enfin, un groupe de petits actionnaires qui représentent 9% des parts d'Austrian Airlines ont menacé, selon le journal Wirtschaftsblatt, de demander une assemblée générale extraordinaire pour obtenir un examen approfondi du déroulement jusqu'ici du processus de privatisation qu'ils soupçonnent d'être entaché d'irrégularités.