Randstad (- 5,49% à 15,83 euros) a publié aujourd'hui un bénéfice net trimestriel de 78,5 millions d'euros, en baisse de 20% par rapport à la même période l'an dernier. Des résultats en ligne avec les prévisions des analystes. «Nos priorités dans ce trimestre étaient d'avancer dans NOS efforts d'intégration selon le programme, et de gérer le changement des conditions du marché en même temps», a déclaré le groupe. Le néerlandais a conclu en mai le rachat de Vedior, son ancien concurrent.
Cette acquisition a permis à Randstad de devenir le numéro deux mondial du secteur du travail temporaire derrière le suisse Adecco.
Le chiffre d'affaires du groupe affiche une baisse de 3% à 4,47 milliards d'euros, conformément aux attentes des marchés. Randstad a estimé que le ralentissement de l'économie et la crise du crédit devraient ralentir encore davantage la demande de travailleurs à l'avenir.
«Le ralentissement du marché est entré dans une nouvelle phase», estime le groupe. L'aggravation de la crise financière a eu «une influence significative sur les activités et la confiance des consommateurs, qui est clairement visible dans nos marchés de débouchés». En effet, si le chiffre d'affaires par jour de travail a baissé de 1 à 2% en juillet et août, le mois de septembre a vu ce chiffre chuter de 6%.
L'Ebitda du groupe est ressorti en recul de 4% à 242,4 millions d'euros, supérieur aux attentes du marché, qui tablait sur un chiffre en baisse de 7% par rapport à la même période l'an passé.
Alors que le numéro un mondial Adecco a revu à la baisse ses prévisions 2009, évoquant la conjoncture difficile, certains analystes pensent que Ranstad pourrait connaître une situation encore plus délicate en raison de l'intégration de Vedior.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
Sur le deuxième trimestre, le travail temporaire a subi de plein fouet le climat économique morose, avec la disparition de 55000 postes intérimaires sur la période. Il s'agit de la plus forte baisse jamais observée sur un trimestre pour ce type d'emploi. La bonne tenue des heures supplémentaires pourrait, en partie, expliquer cette mauvaise performance. Cette crise de l'intérim a affecté l'emploi en France puisque selon l'Unedic, 35000 emplois salariés ont été détruits. Ce recul est le premier après cinq années continues de hausse. Dans le secteur des services, la baisse des emplois intérimaires a été particulièrement forte avec 48500 postes en moins (-7,3%) sur le deuxième trimestre, selon l'Insee. Les professionnels du secteur sont pessimistes pour les mois qui viennent. Ainsi le dirigeant d'Adecco France estime que la tendance observée à la rentrée reste morose et qu'elle ne devrait pas s'inverser d'ici la fin de l'année. Ces turbulences se reflètent dans les résultats des leaders mondiaux de l'intérim. En effet, Adecco, numéro un mondial, a affiché un profit semestriel en retrait de 2% et Manpower, au troisième rang mondial, a pâti d'un recul de son profit de 17%. Seul le nouveau numéro deux mondial, Randstad, a affiché des résultats en hausse. Le groupe, qui bénéficie de la récente absorption de son compatriote Vedior, est désormais doté de nombreux atouts pour affronter les difficultés du secteur (en particulier un meilleur équilibre entre ses diverses activités).