
L'électricien français EDF a déposé officiellement mercredi son offre de rachat de l'exploitant britannique de centrales nucléaires British Energy (BE), comme annoncé fin septembre, a indiqué le groupe dans un communiqué.
L'offre d'achat est ouverte jusqu'au 5 décembre 2008 à 13H00, heure de Londres (14h00, heure de Paris).
L'électricien français avait lancé le 24 septembre la plus grande opération de son histoire en annonçant l'acquisition, pour plus de 15 milliards d'euros, de BE, qui avait accepté cette OPA.
EDF a proposé de racheter les actions de British Energy soit tout en numéraire à 774 pence par action (contre 765 pence précédemment), soit en partie en numéraire à 700 pence et en partie en titres.
Pour y arriver, EDF avait dû un peu relever son offre après une première proposition fin juillet refusée alors par deux actionnaires de BE.
Invesco, l'un des deux actionnaires de BE à s'être opposés à la première offre arguant d'un prix trop bas, a accepté l'OPA et EDF s'était dit "assez confiant" dans la réussite de cette opération "très amicale".
Le groupe public français devrait réduire la facture de l'acquisition en revendant 25% de BE au gazier britannique Centrica. Ce dernier a annoncé fin octobre le lancement d'une augmentation de capital d'environ 2,2 milliards de livres (2,8 milliards d'euros) pour financer cette opération.
Premier actionnaire de BE avec 35,2% du capital, le gouvernement britannique, qui a toujours appuyé EDF, a salué ce rachat, tout comme le Premier ministre français François Fillon.
Cette acquisition ouvre à EDF les portes du très convoité marché britannique du nucléaire, que Londres a décidé, en janvier, de relancer.
Le groupe français achète ainsi huit des dix centrales nucléaires britanniques, et va construire quatre nouveaux réacteurs EPR qui seront répartis sur deux sites déjà existants de British Energy. Le premier entrera en fonctionnement en 2017.
Ce rachat marque une étape importante dans sa stratégie de développement à l'international dans le nucléaire et compense le revers essuyé en septembre par EDF qui s'était fait souffler l'électricien américain Constellation par le milliardaire Warren Buffett.
EDF avait déjà racheté 26,53% de British Energy fin septembre, via sa filiale Lake Acquisitions, sans préciser auprès de quels actionnaires du groupe. Le gouvernement britannique détient pour sa part 36% de British Energy.
Les services européens de la concurrence se sont donné jusqu'au 8 décembre pour autoriser l'opération, le cas échéant avec des conditions, ou lancer une enquête approfondie.