Il n'y a pas de fatalité. Volkswagen (+9,20% à 564,54 euros) redonne de l'espoir à un secteur automobile européen sinistré en prouvant sa capacité à résister à la crise. Le constructeur automobile allemand a en effet publié un bénéfice net en hausse de 28,5% sur les neuf premiers mois de l'année, à 3,7 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires du groupe a gagné 5,5% à 85,4 milliards, tandis que le bénéfice opérationnel a progressé de 15% à 4,9 milliards. Cerise sur le gâteau : environ 4,8 millions de véhicules ont été livrés sur cette période, soit 3,9% de plus que ce que VW avait prévu.
Le géant allemand de l'automobile a bénéficié de son implantation importante au sein des marchés émergents, notamment en Chine, au Brésil ou en Europe de l'Est. Une exposition qui a permis de compenser la baisse des ventes en Europe et en Amérique du Nord.
Autre motif de satisfaction pour les investisseurs : le groupe a maintenu son objectif de hausse du chiffre d'affaires et du bénéfice opérationnel cette année par rapport à 2007, "même si les conditions sur l'économie mondiale et l'industrie automobile se sont dégradées de façon drastique au cours des derniers mois", comme le reconnaît le PDG de Volkswagen Martin Winterkorn.
Le groupe est en passe d'être racheté par Porsche, qui détient désormais 42,6% du capital ainsi que 31,5% d'options sur actions. L'annonce avait eu l'effet d'une bombe sur le titre qu'il s'était envolé de plus de 146% lundi et de 82% mardi, franchissant brièvement la barre des 1000 euros pour faire du constructeur la première capitalisation boursière mondiale. Pris de panique, les vendeurs à découvert avaient soldé leurs positions.
Ces mouvements spectaculaires se sont poursuivis mercredi avec une chute verticale de 45% de l'action, qui a plongé la bourse de Francfort dans le rouge. Résultat, la Deutsche B&*#8221;rse a décidé de limiter la pondération de Volkswagen dans le Dax 30 à 10% à compter de lundi prochain. Par ailleurs, le gendarme boursier allemand, la BaFin, a ouvert une enquête sur une possible manipulation de cours autour du titre.
Sous le feu des critiques, Porsche a annoncé qu'il était prêt à vendre 5% du capital afin que Volkswagen retrouve de la liquidité.
M-L.H.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.