Michelin a publié des ventes 9 mois de 12,5 milliards d'euros, en hausse de 4,5% à taux de change constants. Le chiffre d'affaires recule de 1,1% à taux de change courants. Le fabricant de pneumatiques a enregistré une progression de 1,4% des volumes vendus et bénéficié d'un «mix-prix» positif de + 3%. L'impact de la variation des parités monétaires s'est élevé à - 5,3%. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires a atteint 4,212 milliards d'euros, en augmentation de 5,1% à taux de change constants. A taux de change courants, les ventes ont progressé de 0,7%.
Michelin a rappelé qu'en juillet dernier, il avait établi ses estimations de résultats pour l'ensemble de l'année en faisant l'hypothèse que les marchés pneumatiques du deuxième semestre ne se dégradent pas au-delà des prévisions faites à ce moment-là.
«Les évolutions constatées depuis le début du mois d'octobre traduisent une dégradation plus marquée de la demande dans la plupart des pays d'Europe et d'Amérique du Nord», a fait remarquer la firme de Clermont-Ferrand.
Avant d'ajouter : «si cette tendance devait se confirmer au cours des mois de novembre et décembre, la marge opérationnelle du groupe, avant éléments non récurrents, se situerait alors entre 7% et 7,5%, pour l'ensemble de l'année 2008».
Michelin a confirmé ses hypothèses d'un surcoût des matières premières, sur son compte de résultat, de l'ordre de 750 millions d'euros, hors effet de change, pour l'ensemble de l'année 2008. Soulignant que depuis quelques semaines, toutes les matières premières ont vu leur cours diminuer de façon spectaculaire, le groupe a précisé qu'il bénéficierait de cette évolution à compter du deuxième trimestre 2009.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Numéro deux mondial du pneu derrière le japonais Bridgestone, Michelin occupe des positions de premier plan (20% des parts du marché mondial) sur tous les marchés des pneumatiques (automobiles, utilitaires, poids lourds, motos, mais aussi engins agricoles ou du BTP, ou encore métros ou avions).
Il est également présent dans la distribution (Euromaster) et dans l'édition (cartes routières, guides touristiques et gastronomiques).
Enfin, le groupe a lancé une gamme d'accessoires automobiles. Michelin emploie 115 755 personnes sur les cinq continents et réalise 49% de ses ventes en Europe, 36% en Amérique du Nord et 15% dans le reste du monde.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Grâce à une stratégie multimarque (Uniroyal, Kléber, BFGoodrich…), Michelin est à même de répondre à l'ensemble des segments du marché.
- Le groupe axe sa stratégie autour de l'innovation technologique et du haut de gamme qui lui permettent de dégager des marges supérieures. De plus, Michelin est le seul groupe à proposer des pneus poids lourds extra-larges ou des pneus de génie civil de très grande taille, segments très lucratifs.
-Le plan de réduction des coûts étalé de 2006 à 2010 devrait permettre à Michelin d'accroître l'efficience de ses investissements, sa rentabilité et sa génération de cash-flow.
- Le marché du remplacement représente environ 75% des ventes en volume de Michelin. Le groupe subit donc beaucoup moins que d'autres la cyclicité des marchés automobiles.
Les points faibles de la valeur
- En première monte, les constructeurs exercent une forte pression sur leurs fournisseurs.
- Le groupe a des engagements significatifs en matière de retraites.
- La volatilité des coûts de production reste problématique avec la montée du prix des matières premières, notamment celui de la gomme naturelle.
-La baisse du dollar pèse sur les comptes de Michelin.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Sachant qu'un pneumatique est composé à 58 % de produits dérivés du pétrole (caoutchouc synthétique), l'évolution du prix du baril conditionne partiellement les marges de la société clermontoise.
-L'entrée de nouveaux concurrents sur le marché "mass market" très sensible au prix est à surveiller, notamment du côté de l'Asie.
-Michelin ne cesse de se renforcer dans les pays émergents, qui représentent déjà 25 à 30% de ses ventes.
-Les nouvelles réglementations environnementales devraient profiter au groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
Les équipementiers français subissent non seulement les difficultés des constructeurs automobiles mais aussi une envolée des prix des matières premières. Néanmoins leurs performances se sont bien maintenues sur la première partie de l'année. Le résultat net semestriel de Valeo a bondi de 41%, à 100 millions d'euros et sa marge opérationnelle a progressé de 4,1% (contre 3,5% un an auparavant). Faurecia est parvenu non seulement à améliorer sa marge opérationnelle (qui passe de 1% à 1,4% des volumes vendus) mais à également réduit ses pertes nettes de moitié sur la période (à 22 millions d'euros). Ces résultats proviennent d'une bonne diversification géographique des acteurs, qui leur permet de compenser les baisses d'activité en Europe par des taux de croissance élevés sur les autres continents. Ainsi, si les ventes de Faurecia ont reculé de 1% en Europe, elles ont bondi de 19,6% en Amérique du Nord, de 24% en Amérique du Sud, et de 13,4% en Asie. Chez Valeo, même constat : le recul de 3% de l'activité en Europe a été compensé par la croissance de 23% du chiffre d'affaires en Asie, qui représente désormais 13% de son activité.