L'action KBC traverse de violentes turbulences aujourd'hui à la bourse de Bruxelles. En milieu d'après-midi, le titre chute de 12,32% à 25,195 euros. Dans la matinée, le titre a même cédé jusqu'à 28% de sa valeur. Cette chute est largement liée à la spéculation, les investisseurs craignant une demande de capital supplémentaire de KBC aux autorités. «KBC n'est pas à l'abri des événements dramatiques dans le secteur bancaire dans la période récente», a estimé la banque Degroof dans une note publiée aujourd'hui.
Ce, bien que «grâce à sa structure de financement attrayante (presque exclusivement des comptes d'épargne) et une forte position de liquidité, KBC est beaucoup plus résistante que la plupart des banques».
L'établissement a répondu à ces craintes dans un communiqué : « Même par ces temps boursiers difficiles, KBC dispose d'une solide base de capital et de dépôts. Ces dernières semaines, cette situation n'a pas changé», affirme la direction du groupe.
«Au contraire, depuis quelques mois, nous enregistrons même une forte hausse des dépôts de clients. Tous les analystes financiers confirment d'ailleurs la forte position de KBC en termes de liquidités», ajoute KBC en réaction à la chute du cours.
Le groupe envisage toutefois un scénario où il aurait recours à l'aide des pouvoirs publics. «Si KBC devait constater une perte de compétitivité due au fait qu'elle est l'un des rares établissements financiers en Europe - et la seule grande banque belge - à ne pas avoir fait appel aux systèmes, récemment adoptés, de garantie de l'tat sur les dépôts, elle pourrait envisager d'y recourir éventuellement.»
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.