PPR a présenté un chiffre d'affaires de 4,9 milliards d'euros au titre du troisième trimestre, marquant une hausse de 1,7% par rapport à la même période l'an dernier. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires s'établit à 14,5 milliards d'euros, soit une croissance de 8,1% en réel et de 3,6% à périmètre et taux de change comparables. Le chiffre d'affaires réalisé hors de France a représenté 62% des ventes totales du groupe.
François-Henri Pinault, PDG de PPR, a déclaré : « Son profil équilibré et la puissance de ses marques mondiales permettent à PPR d'enregistrer une progression de plus de 8% en réel de son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2008. Et ce, malgré la dégradation au troisième trimestre du contexte de consommation.»
«Conformément aux engagements pris par l'ensemble des marques et enseignes avant l'été, de nombreux plans d'actions sont en cours d'exécution tandis que d'autres seront initiés prochainement ; ils visent à réduire les coûts et à améliorer l'efficacité des capitaux engagés, tout en renforçant NOS positions concurrentielles sur nos marchés», ajoute le dirigeant dans le communiqué du groupe.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
PPR est un acteur mondial de la Distribution et du Luxe, présent dans 75 pays avec un effectif d'environ 78 000 personnes. Les activités du groupe se répartissent aujourd'hui entre la distribution grand public et le luxe, avec, entre autres, les marques Gucci et Yves Saint Laurent. Avec la cession en 2006 de ses dernières activités non stratégiques, Le Printemps pour 1,075 milliards d'euros et Orcanta, le groupe a achevé son recentrage sur les activités grand public et luxe. Fort de son positionnement dans le luxe et les enseignes de distribution, PPR poursuit sa stratégie de croissance internationale.
Parmi les enseignes grand public du groupe, on compte notamment Conforama, Redcats (activités de vente par correspondance comme la Redoute), et la Fnac.
PPR a créé la surprise en avril 2007 en annonçant le lancement d'une offre publique d'achat amicale en numéraire sur l'équipementier sportif Puma. Le groupe est dorénavant l'actionnaire majoritaire de Puma avec une participation de 62,1% du capital.
Le groupe a dégagé 417 millions d'euros de la revente d'YSL Beauté et de Conforama Pologne en 2008. Il a également impulsé un recentrage de Gucci sur les montres, les bijoux et le prêt-à-porter.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- De 2001 à 2005, période de transition, le groupe a à la fois changé de modèle et cédé les actifs qui n'étaient plus au coeur de sa stratégie. Maintenant, son modèle de développement est basé sur la croissance organique, créatrice de free cash-flows importants. Ce nouveau modèle s'appuie sur des marchés à croissance forte, comme le luxe, ou sur des métiers à l'intensité capitalistique peu élevée, comme la distribution.
- Le recentrage sur le grand public et le luxe a amélioré la lisibilité du groupe, qui souffrait de son statut de conglomérat.
- Le groupe dispose de solides réserves de cash et a mis en place un dispositif de réductions de coûts.
Les points faibles de la valeur
- Il n'y a pas de synergies de métier entre la distribution et le luxe. L'important chez PPR réside toutefois dans la complémentarité des cycles de ses métiers.
- Le profil du groupe est encore marqué par "une relative dissymétrie", entre un pôle distribution qui compte encore pour plus de 80 % des ventes, et le luxe où réside l'essentiel du potentiel de croissance.
-En cours de restructuration, Conforama connaît des difficultés persistantes en Italie, en Espagne et au Portugal, tandis que Redcasts a vu sa rentabilité baisser. Touchée de plein fouet par la baisse de la vente à distance traditionnelle, La Redoute fait l'objet d'un plan de relance.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- En tant que groupe de distribution, PPR est très sensible à l'évolution de la consommation des ménages, en France mais également aux Etats-Unis, ainsi qu'aux variations du dollar et du yen.
-Quant au pôle luxe, son évolution est liée à l'évolution des flux touristiques (la clientèle asiatique étant particulièrement friande de produits de luxe) et dans une moindre mesure de la conjoncture économique mondiale.
-Certains analystes tablent sur une cession à terme des actifs de distribution spécialisée de PPR.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Le commerce spécialisé a nettement ralenti au cours du premier semestre 2008. L'activité des boutiques de centre-ville et centre commercial a quasiment stagné (+0,6%) sur les six premiers mois de l'année. Cette performance est bien inférieure à la croissance des ventes de 4,1% affichée au 1er semestre 2007. Les moyennes surfaces de périphérie font un peu mieux, avec un chiffre d'affaires en hausse de 1,3% (contre 5,8% l'an passé). Même les soldes d'été n'ont pas réussi à inverser le mouvement car le chiffre d'affaires des distributeurs de textile et d'habillement a baissé de 1,8% en juillet. Par rapport à juillet 2007, les ventes ont diminué de 4,4% dans les chaînes spécialisées et de 5,3% pour la vente à distance. Les grands magasins (+2,6%) et les chaînes généralistes s'en sortent mieux (+7,7%). Au total, de janvier à juillet 2008, les ventes des distributeurs d'habillement ont reculé de 2,1% en valeur par rapport à la même période en 2007. Le succès du commerce en ligne ne se dément pas. D'après la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), il concerne désormais 21 millions d'acheteurs en France au premier semestre, pour un total de dépenses de 10 milliards d'euros, en croissance de près de 30% par rapport au premier semestre 2007.