Loin d'être liée à un «incident de marché» comme le veut le scénario officiel de la Caisse d'Epargne, la perte de 695 millions d'euros sur ses activités de trading serait due à une véritable «dérive» dans la gestion des risques selon un rapport de l'Inspection générale de la Caisse d'Epargne publié par le «Nouvel Observateur». Ce rapport interne de 13 pages, dont l'hebdomadaire a obtenu une copie, évoque «un nombre important de défaillances de contrôle interne», des «alertes ignorées», et une «dérive dans la gestion» qui n'a «pas été perçue à temps».
Le 15 septembre, un trader chargé des dérivés actions à la CNCE aurait engagé des «montants très importants», pariant sur la hausse des marchés boursiers. Ce, pendant près d'un mois, et sans aucune réaction de la part de la hiérarchie, malgré le fait que le directeur financier ait été alerté le 10 octobre, toujours selon le document. «Toute la chaîne hiérarchique est défaillante», note le «Nouvel Obs».
«Au lieu de demander au trader de quitter immédiatement son desk, ses supérieurs continuent de lui faire confiance». Lorsque le jeune homme remet sa démission le 13 octobre, celui-ci chiffre les pertes à «120 millions d'euros». Le débouclage des opérations ne débute pourtant que le 15 octobre pour s'achever le 17. Au total, les pertes s'élèvent à près de 700 millions d'euros.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Natixis est né en novembre 2006 de la fusion des activités de banque de gros des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Initialement les participations respectives des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne dans le nouvel ensemble étaient de 45,5%. Mais la mise sur le marché de 233,65 millions de titres, au prix de 19,55 euros, a permis de les abaisser à 34%.
Le nouveau groupe s'affiche comme la première banque française en matière de gestion d'actifs avec plus de 500 milliards d'euros sous gestion dans le monde. Natixis s'organise autour de 6 pôles d'activités: la banque de détail, la banque de financement et de marché, la banque d'investissement privé, l'assurance-crédit et les crédits à la consommations et autres prestations.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
-Un quart de ses revenus proviennent des sommes reversées par les réseaux des Banques Populaire et des Caisses d'Epargne, par nature peu cycliques.
-Natixis devrait profiter des synergies de fusion attendues à 522 millions d'euros.
-Le nouvel ensemble bénéficie d'un important potentiel de croissance compte tenu du soutien de ses réseaux.
Les points faibles de la valeur
- De tous les grands établissements français cotés à Paris, Natixis est le plus lié aux revenus cycliques, de banques d'affaires (40% des recettes) et de marché (10%).
- Le système de gouvernance de la banque, partagé entre ses deux actionnaires principaux, Banque Populaire et l'Ecureuil, peine à convaincre de son efficacité, malgré leur réaction rapide lors du rachat de CIFG, une filiale de Natixis touchée par la crise du subprime, pour 1,5 milliard de dollars, qui a permis d'éviter une recapitalisation à la jeune banque.
- La faible visibilité de l'activité de banque d'investissement de Natixis, son plus gros contributeur en termes de revenus, ne joue pas en sa faveur.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Le groupe est très sensible à l'évolution des marchés financiers (pour sa division banque d'investissement), mais également à celle de la conjoncture économique (pour son activité de banque de financement).
- Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts.
- En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.