Le titre ING joue les montagnes russes ces derniers jours : après avoir perdu plus de 27% vendredi, le cours du néerlandais rebondit de 22,90% à 9,02 euros aujourd'hui dans la matinée. Ce mouvement s'explique par l'annonce de l'injection de 10 milliards d'euros de capitaux par l'Etat néerlandais, après la publication par le bancassureur d'une perte nette de 500 millions d'euros au troisième trimestre. Un chiffre qui s'explique par des dépréciations de 1,6 milliard d'euros ainsi que 400 millions d'euros de provisions sur le portefeuille de prêts des activités bancaires.
«Les événements sur les marchés financiers sont sans précédent», avait alors fait valoir Michael Tilmant, le PDG du groupe de services financiers. Après des semaines de négociations intenses, le ministère néerlandais des Finances et la Banque nationale des Pays-Bas ont accepté de renflouer le capital d'ING en injectant des capitaux frais.
Ce, tout juste deux semaines après le plan de sauvetage d'urgence qui avait abouti à la nationalisation partielle de Fortis. Cette aide gouvernementale, qui doit permettre à ING d'améliorer ses ratios de solvabilité, n'a pas empêché le groupe de conclure la vente de sa filiale Taiwan Life Insurance à la société taiwanaise Fubon Financial pour 600 millions de dollars.
WestLB a dégradé sa recommandation sur ING, passant à Conserver contre Achat auparavant, avec un objectif de cours de 31 euros. Le broker rappelle l'avertissement sur résultats lancé vendredi soir, suivi de l'augmentation de capital de 10 milliards d'euros d'ING, s'appuyant sur l'aide du gouvernement néerlandais. WestLB s'attend à une stabilisation du titre après la chute connue vendredi, mais regrette la faible visibilité des bénéfices des activités bancaires en 2009.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
D'après Moody's, les notations des compagnies d'assurances européennes devraient rester stables à moyen terme car les assureurs ont adopté des stratégies d'investissement de plus en plus prudentes ces dernières années. Quant aux réassureurs, leurs bénéfices semestriels ont chuté en raison de la dépréciation de leurs placements en actions et obligations. Dans ce contexte, ils pourraient être incités à accroître leurs tarifs pour maintenir leurs performances. Cette tendance est confirmée par Munich Ré et Swiss Re. Le premier va augmenter ses tarifs pour 2009 avec des hausses bien supérieures à 10%. Le second groupe anticipe la fin accélérée du cycle baissier des prix de la réassurance. En France, le recul observé dans l'assurance-vie ces derniers mois pourrait être amplifié par de nouvelles mesures. Dès le début 2009, les placements d'assurance-vie seront soumis à un prélèvement de 1,1%, destiné à financer le revenu de solidarité active (RSA).
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.