Avec une baisse de 17,76% à 1,25 euros hier, Thomson a figuré une nouvelle fois parmi les plus fortes baisses du marché srd et s'est rapproché de son plus bas historique touché vendredi dernier à 1,20 euro. Le spécialiste des technologies de l'image a dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel inférieur à ses prévisions. A cette occasion, le nouveau directeur général Frédéric Rose a annoncé que sa principale priorité était de réduire la dette sur les douze prochains mois. Il compte également restructurer ou arrêter les activités non rentables.
Au troisième trimestre, Thomson a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 1,17 milliard d'euros, en recul de 13,2%. Les effets de change ont impacté négativement le chiffre d'affaires à hauteur de 72 millions d'euros. A taux de change constant, les ventes ont reculé de 7,9%. Cette performance est inférieure à la prévision du spécialiste des technologies de l'image d'un recul de 4,3%.
«Dans le contexte économique actuel, ce troisième trimestre a démontré que certaines activités du groupe résistaient bien, notamment les activités liées au DVD et les Licences. Certaines activités de la Division Systèmes ont connu un ralentissement vers la fin du trimestre», a commenté Thomson.
Mais plus que sur ses performances opérationnelles, Thomson était surtout attendu sur sa situation financière qui inquiète les investisseurs. A la fin du premier semestre, sa dette atteignait 1,3 milliard d'euros, soit un ratio d'endettement sur fonds propres de 0,85.
Le groupe a une nouvelle indiqué qu'il prévoyait de respecter, fin 2008, les clauses financières de ses dettes. Celles-ci lui imposent d'afficher un ratio d'endettement sur fonds propres inférieur à 1 et un ratio de couverture des intérêts supérieur à 3.
Concernant la stratégie qu'il compte mettre en oeuvre, Frédéric Rose, le nouveau directeur général du groupe, s'est contenté d'en dresser les grandes lignes. Il s'est fixé comme principal objectif la réduction de la dette au cours des douze prochains mois.
De nouveaux changements dans le périmètre du groupe sont également à attendre. «Les activités qui ne sont pas rentables seront restructurées ou arrêtées» a ainsi déclaré Frédéric Rose sans apporter plus de précisions.
«Nos ressources seront strictement dédiées aux activités permettant un bon retour sur investissement. Nous devons afficher une meilleure rentabilité en 2009», a affirmé le patron de Thomson.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Thomson est leader dans les solutions pour la création, la gestion, la diffusion et l'accès de contenu vidéo à l'intention des groupes de télécoms et de médias. Ces solutions sont fondées sur un large portefeuille de propriété intellectuelle. Les activités de Thomson sont regroupées au sein de 3 divisions : Services (reproduction et distribution de DVD, services liés au cinéma…), Systèmes & Equipements (décodeurs, modems, matériels professionnels pour la production et la distribution vidéo…) et Technologie (brevets). Le chiffre d'affaires de Thomson, présent dans plus de 30 pays, se répartit entre les Amériques (47 %), l'Europe (46 %) et le reste du monde.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Thomson bénéficie d'un profil diversifié suite à son repositionnement sur l'ensemble de la chaîne de l'image, au travers notamment de services aux créateurs de contenu et diffuseurs (studios de cinéma, diffuseurs de chaînes de télévisions, opérateurs télécoms…).
- Le groupe s'enorgueillit d'un des premiers portefeuilles de brevets au monde et d'une expertise technologique reconnue dans son domaine.
- Thomson devrait bénéficier de la transition de l'ensemble de la chaîne audiovisuelle vers le numérique et la haute définition.
Les points faibles de la valeur
- A l'heure actuelle, il s'avère difficile d'anticiper le rythme de déploiement de la révolution numérique ainsi que le modèle gagnant sur lequel elle va déboucher, ce qui crée un manque de visibilité sur le dossier Thomson.
- Son activité de duplication de DVD, qui est fortement génératrice de trésorerie, devrait subir les effets négatifs de la substitution de la diffusion des contenus audiovisuels d'un mode physique à un mode dématérialisé.
- Les spécialistes s'interrogent sur la capacité de Thomson à renouveler son portefeuille de brevets et à développer ses propres innovations en dehors des opérations de croissance externe.
- Thomson réalise la moitié de son chiffre d'affaires outre-Atlantique, ce qui le rend très sensible à la conjoncture économique américaine. De par son exposition sur cette zone, il est également sensible au dollar.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Le titre est considéré comme une valeur dollar, du fait de sa forte exposition à l'Amérique du Nord.
- La taille du flottant de Thomson (90,3 % du capital) confère un aspect spéculatif au dossier. La capacité du groupe à générer des liquidités en fait de plus un candidat crédible à un LBO.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.