Comme les marchés financiers asiatiques, les Bourses du Golfe -à l'exception de la Bourse saoudienne fermée pour deux jours- ont de nouveau plongé jeudi, dernier jour ouvrable de la semaine, minées par la crainte croissante que la région subisse les effets d'une récession mondiale.
A Dubaï, l'indice DMF a terminé la journée en baisse de 6,5% à 3.204,11 points, mais en progression de 0,2% sur la semaine.
Le géant de l'immobilier, Emaar, a perdu 9,7% jeudi pour une baisse de 9,2% pour l'ensemble du secteur immobilier.
L'autre Bourse des Emirats arabes unis, celle d'Abou Dhabi, glissait de 4,5% à 3.365,95 points. L'immobilier y était en baisse de 9,5%/.
Mais la Bourse d'Abou Dhabi a terminé la semaine en hausse de 5%.
Le marché koweïtien, deuxième en termes de capitalisation dans le monde arabe, était en baisse de 1,5% à 11.543,70 points, limitant ses pertes à 3% pour la semaine.
Au Qatar, le Doha Securities Market a perdu 3,6% à 7.803,97 points, sous le seuil symbolique de 8.000 points, terminant la semaine sur une perte de 3%.
Les petites Bourses d'Oman et de Bahreïn ont fini en baisse de 5,7% et de 1,2% respectivement.
En Egypte, l'indice CASE-30 a également clôturé jeudi à la baisse perdant 3,02%, à 5.792 points.
La Bourse saoudienne, premier marché du monde arabe, est fermée jeudi et vendredi pour les congés de fin de semaine. Mercredi, elle avait terminé en hausse (0,5%) pour le troisième jour consécutif, ce qui lui avait permis de récupérer 55 milliards de dollars de capitalisation.
Elle pèse actuellement près de 360 milliards de dollars.
Mais Ryad avait été mercredi la seule place à rester dans le vert après deux journées de fort rebond des places boursières du Golfe, soutenues par les décisions gouvernementales pour aider le secteur financier. Elle était en hausse de plus de 11% sur la semaine.
Les monarchies arabes du Golfe, qui assurent environ le cinquième des besoins du monde en pétrole, ont pris une série de mesures pour soutenir leur système financier, après les lourdes pertes de la semaine dernière.
Les Emirats ont décidé de porter à plus de 32 milliards de dollars le total des fonds auxquels les banques locales pourraient faire appel en cas de problème de liquidités. Le gouvernement a aussi décidé de garantir les dépôts dans les banques locales et les prêts entre banques afin de prémunir ce richissime pays pétrolier contre tout risque découlant de la crise financière mondiale.
En outre, l'Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats et Bahreïn ont réduit leurs principaux taux d'intérêt, tandis que le Qatar a décidé d'investir dans le capital des banques locales à hauteur de 10 à 20%.
Les prix du pétrole étaient également à la baisse. Le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre était en baisse de 2,72 dollars à 71,82 dollars lors des échanges électroniques. A Londres, le prix du brent de mer du Nord est passé sous 68 dollars jeudi matin, pour la première fois depuis le 1er juin 2007.
Outre le Golfe, les craintes d'une récession mondiale ont fait plonger jeudi les marchés asiatiques, dans le sillage de Wall Street.
Tokyo a perdu 11,4% à la clôture, la deuxième plus forte baisse en pourcentage du nikkei en une séance depuis la création de cet indice en 1950, derrière la dégringolade de 14,90% subie le 20 octobre 1987 après le krach du "jeudi noir" aux Etats-Unis. Avec une chute de 7,87%, la Bourse de New York a connu mercredi sa pire séance en plus de 20 ans, dans un marché paniqué devant la détérioration de l'économie américaine au bord de la récession.
Les Bourses européennes étaient également en forte baisse jeudi, perdant en milieu de journée plus de 4% pour la plupart après les dégringolades de Tokyo et de Wall Street.