Vendredi, Standard & Poor's a rétrogradé Wendel en catégorie spéculative, en annonçant avoir abaissé sa note long terme de BBB- à BB+, soit en catégorie "junk", tout en le plaçant sous surveillance avec implication négative. Le titre a chuté de 22,21% à 36,91 euros. Dans un communiqué, le groupe a déclaré « regretter que dans un contexte de crise mondiale marquée par la volatilité extrême des marchés financiers, Standard & Poor's ait décidé de passer la note de crédit long terme de Wendel de BBB- perspective négative, à BB+ crédit watch négatif.»
Cette décision repose essentiellement, selon Wendel, «sur l'évolution d'un ratio basé sur des cours de bourse instantanés, alors que la stratégie industrielle et la structure financière de Wendel sont de long terme».
Par ailleurs, précise le groupe, «Standard and Poor's a réaffirmé le fort niveau de liquidités dont dispose Wendel». Enfin, la direction estime que cette décision n'a pas de conséquence sur le modèle opérationnel et financier de Wendel, aucune incidence sur ses financements actuels, sur leurs coûts ou sur leurs échéances.
Une analyse qui, semble-t-il, ne satisfait pas les investisseurs, qui sanctionnent lourdement le titre. Wendel connaît ainsi aujourd'hui la plus forte chute des valeurs du SRD.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Issue de la fusion entre CGIP et Marine Wendel, Wendel Investissement est une société d'investissement d'origine familiale qui privilégie les investissements supérieurs à 100 millions d'euros dans des sociétés non cotées, et accompagne leur développement à moyen/long terme, afin d'en faire des leaders de niveau mondial. Wendel Investissement, en tant qu'actionnaire principal, participe à l'élaboration de la stratégie de ces sociétés et contribue à sa mise en oeuvre.
Le groupe est ainsi présent au capital de Bureau Veritas, Orange-Nassau, et Materis depuis mai 2006. Le groupe détient également des participations dans des groupes cotés comme Stallergènes et Valeo. Wendel Investissement a fait l'acquisition du groupe d'édition Editis le 30 septembre 2004. La société d'investissement a élargi depuis 2006 sa politique d'acquisition à l'international en rachetant le leader américain des connecteurs de haute performance Deutsch et les sociétés néerlandaises Stahl et AVR.
Dernièrement, Wendel a franchi le seuil de 15% des droits de vote de Saint-Gobain et détient désormais 15,76% du capital et 15,02% des droits de vote de la société.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Par rapport à CGIP/Marine Wendel, Wendel Investissement bénéficie d'une structure simplifiée et d'une équipe rajeunie, regroupée autour du président du directoire, Jean-Bernard Lafonta.
- L'influence du Président du conseil de surveillance, Ernest-Antoine Seillière est considérée comme un atout pour le groupe.
- En termes de dividende, le titre offre un rendement confortable. Au cours des cinq dernières années, la progression de l'actif Net Réévalué, y compris les dividendes versés pendant la période, s'établit à 20% par an. L'objectif fixé lors de la création de Wendel qui était de 15% par an en moyenne est donc dépassé.
Les points faibles de la valeur
- Les deux premières participations de Wendel (Legrand et Bureau Veritas) représentent de l'ordre des deux tiers de ses actifs ce qui est une source de risque, atténuée toutefois par la diversification géographique et sectorielle de ces deux actifs.
- Certains actifs du groupe, notamment Saint-Gobain, ont subi une forte baisse de leur valeur qui pénalise le holding.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- La performance boursière du titre dépend de la valorisation des sociétés dans lesquelles Wendel Investissement détient des participations.