La Bourse de Paris chutait toujours vendredi après-midi, le CAC 40 plongeant jusqu'à de 7,13% après l'ouverture en net recul de Wall Street, dans un marché toujours paniqué par les répercussions de la crise financière et quelques heures avant un sommet du Groupe des Sept (G7).
A 15H59 (13H59 GMT), l'indice vedette lâchait 245,63 points à 3.197,07 points, dans un volume d'échanges de 5,950 milliards d'euros, portant ses pertes à plus de 23% depuis le début de la semaine - au-delà du seuil communément admis par les spécialistes pour définir un krach boursier.
Londres reculait de 9,13% et Francfort de 9,88%, tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 9,89%.
La place parisienne avait violemment accéléré sa glissade et perdu brièvement jusqu'à plus de 11%, dans le sillage de la Bourse de New York, qui a ouvert en très fort repli. Le Dow Jones a chuté de près de 8% quelques minutes après l'ouverture, passant sous les 8.000 points pour la première fois depuis avril 2003 avant de remonter rapidement, passant même dans le vert autour de 14h10 GMT.
Wall Street avait connu jeudi une séance cauchemardesque, la pire depuis le krach d'octobre 1987, le Dow Jones plongeant de 7,33% et atteignant son plus bas niveau depuis cinq ans, alors que les ventes à découvert, technique spéculative interdite depuis la mi-septembre, étaient de nouveau autorisées.
La séance de vendredi risque d'être tout autant "chahutée" à Wall Street, prévient le courtier Aurel, en raison du "débouclage de 400 milliards de dollars de CDS (instruments financiers dérivés permettant aux entreprises de se couvrir contre le risque de crédit, ndlr) émis par (la banque américaine en faillite) Lehman Brothers".
Souffrant d'une défiance ravivée, les valeurs financières dégringolaient: Société Générale s'enfonce de 10,49% à 51,47 euros, Axa de 11,13% à 17,09 euros, BNP Paribas de 11,84% à 58,97 euros et Crédit Agricole de 10,03% à 11,67 euros.
Alcatel-Lucent (-15,79% à 1,68 euros), ArcelorMittal (-11,62% à 22,18 euros) et Saint-Gobain (-9,25% à 26,28 euros) figuraient également parmi les chutes les plus significatives.
La nouvelle débâcle des marchés mondiaux renforce la pression sur la réunion des ministres de l'Economie et des Finances et des gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus industrialisés (G7), qui débute à Washington à 14H00 locales (18H00 GMT).
Selon Aurel, "une nouvelle vague baissière" pourrait emmener le CAC 40 vers les 3.000 points, voire plus bas, alors que les tensions persistent sur un marché interbancaire empoisonné par la défiance, restreignant d'autant l'accès des entreprises et particuliers aux liquidités et au crédit.