BHP Billiton, le plus important groupe minier du monde, gagne 7,7% à 1047 pence. ENRC, le troisième plus grand producteur de ferrochrome du monde s'envole de 13% à 510,5 pence. Rio Tinto, troisième groupe minier du monde, progresse de 7,1% à 2813 pence. Le secteur des mines rebondit enfin dans le sillage des marchés actions mondiaux et des cours des matières premières. Le FTSE Mining, l'indice de référence du secteur à Londres a inscrit hier un nouveau plus bas depuis trois ans après avoir connu un plus haut historique à 30746 points le 19 mai. C'était hier, c'était un autre monde.
Objets de sévères prises de profit depuis l'aggravation de la crise financière le mois dernier, les mines se ressaisissent à Londres. Le cuivre livrable en décembre a progressé de 1,7% à 5 330 dollars la tonne métrique sur le LME. Le plomb et le nickel connaissent des hausses comparables.
Le secteur méritait-il une telle correction ? BHP Billiton affichait hier à la clôture un repli de plus de 40% en trois mois. Rio Tinto de plus de 50%. Pour Tom Albanese, le patron de Rio Tinto, « l'impact réel de la panique financière de cette semaine est survendu et nous allons assister à un certain retour à la raison ». « Des conditions tendues de l'offre et la fermeté de la demande chinoise et d'autres pays en voie de développement devraient établir une base pour des prix des ressources minérales en 2009 plus élevée que leur moyenne », avait-t-il poursuivi.
La chine est bien la source de tous les espoirs des groupes miniers. D'après la Deutsche Bank, la Chine risque d'assurer la quasi-intégralité de la croissance de la demande mondiale d'aluminium, plus de 80 % de celle de minerai de fer, environ 75 % de celle d'acier, plus de 60 % de celle du cuivre et plus de 40 % de celle du nickel. Ainsi, un ralentissement de la croissance du PIB chinois aura des conséquences importantes sur le marché des matières premières.
Or, un nombre croissant d'économistes considèrent désormais que l'économie chinoise sera forcément impactée par la crise économique occidentale. Par ailleurs, la crise du crédit risque de pénaliser les groupes miniers, gros consommateurs de capitaux. D'après des estimations d'UBS, les projets miniers en voie de construction en Australie représentent 48 milliards de dollars. Près de 27 milliards ont déjà été dépensés. Il reste donc à trouver quelque 21 milliards de dollars supplémentaires pour les compléter.
Enfin, la raréfaction du crédit met en panne sèche l'un des principaux moteurs de la hausse des cours : les fusions-acquisitions. Ainsi dernièrement, Xstrata a d- renoncer à son offre hostile sur Lonmin.
(P-J.L)
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Services aux collectivités
Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), un an après l'ouverture du marché de l'énergie, seulement 300000 particuliers et petits professionnels ont changé d'opérateur. Ce chiffre est très faible comparé aux 29,5 millions de consommateurs d'énergie. Le maintien des tarifs réglementés et la possibilité de revenir à ces tarifs pour les Français qui ont testé d'autres opérateurs, permettent à EDF de limiter la concurrence. Gaz de France doit, en revanche, affronter des nouveaux entrants, fournisseurs alternatifs dans le gaz. L'entreprise a mené une politique commerciale dynamique visant à fidéliser ses 11 millions de clients. Il s'agit de leur garantir un service de qualité et une offre duale électricité-gaz qui soit intéressante. Cette politique lui a permis de gagner 290000 clients dans l'électricité selon ses dirigeants. Néanmoins la nouvelle entité, GDF-Suez, dispose encore de capacités de production limitées dans l'électricité. Détenir ses propres capacités de production dans l'électricité de pointe (avec les centrales à gaz ou hydrauliques par exemple) est pourtant un atout non négligeable pour pouvoir procéder à des échanges contre de l'électricité de base (nucléaire). Les nouveaux entrants, comme l'opérateur Poweo, qui a conforté sa place de troisième opérateur français à fin juillet, mènent déjà cette politique.