Le président de la CFE-CGC Bernard van Craeynest a estimé mardi que la réunion "de crise" des acteurs du service public de l'emploi tenue la veille sur la mauvaise situation de l'emploi n'était qu'"une (réunion) de plus" de laquelle n'est rien sorti "de nouveau et d'innovant".
Lors de sa conférence de presses de rentrée, le dirigeant syndical s'est félicité que son souhait de "mutualiser et rationaliser" les différentes aides à la mobilité des chômeurs ait été "retenu, mais n'a pas trouvé "d'éléments nouveaux" dans les annonces du gouvernement lundi.
"On va de réunion de crise en réunion de crise, de +plan com+ en +plan com+, avec les plus grands experts (...) mais ce n'est pas ce qui nous permet de trouver des recettes miracles pour faire face à la situation", a-t-il commenté.
"Il faut aussi avoir les moyens de ses ambitions", a-t-il rappelé, pointant du doigt le budget 2009 de la nouvelle structure issue de la fusion ANPE-Unedic.
"Le budget est alimenté à hauteur de près de 3 milliards d'euros par l'Unedic, 1 milliard par l'ANPE et, quand on regarde l'Etat, l'effort est substantiel, il y a un abondement de 50 millions d'euros", a-t-il ironisé.
"On voit le grand fossé qu'il y a entre les effets de manche, les grands discours et la réalité de ce que l'Etat met au pot pour rendre le système plus efficace", a-t-il conclu.
Dans le projet de loi de finances 2009, l'Etat a augmenté de 50 millions sa participation au budget du nouveau service public de l'emploi pour la porter à 1,360 milliards d'euros.
M. van Craeynest a également estimé que les partenaires sociaux n'étaient "pas en mesure de baisser" les cotisations chômage, comme l'a souhaité François Fillon en juillet.
"C'est aux partenaires sociaux de décider", a-t-il rappelé. "Mais dans le contexte que nous connaissons aujourd'hui, la question est de savoir si, en les maintenant à leur niveau d'aujourd'hui, on va s'en sortir", a-t-il souligné.
Le dirigeant de la centrale des cadres a dit n'avoir "aucun a priori" sur une éventuelle hausse des cotisations chômage.
"On va voir très vite l'impact de la situation sur les charges de l'Unedic et il va falloir qu'on le prenne en compte", a-t-il estimé.
Il a affirmé son opposition à un plafonnement du système d'indemnisation, voulue par le Medef, et son souhait que "l'Etat s'empare" du dossier du régime d'indemnisation des intermittents du spectacle.