Le duel entre Wells Fargo et Citigroup a finalement tourné à l'avantage de ce dernier dans le dossier Wachovia (-90,60% à 9,06 dollars). Après une période d'incertitude sur l'identité du groupe qui allait procéder au rachat de la banque américaine en difficultés, la Federal Deposit Insurance Corp a finalement annoncé que Citigroup reprendrait la majeure partie des activités de Wachovia. Depuis la faillite de la Washington Mutual, un bras de fer avait été entamé entre Citigroup et Wells Fargo selon les médias américains.
Jusqu'au bout, les observateurs du secteur croyaient à une victoire de l'offre de Wells Fargo. "Wachovia tient aussi des discussions avec Citigroup, mais en fin de soirée Wells Fargo apparaissait comme le candidat préféré", annonçait le Wall Street Journal hier soir.
C'est pourtant bien Citigroup qui bénéficiera de la plus grosse partie des actifs de Wachovia. La FDIC et Citigroup se partageront en outre les pertes potentielles d'un portefeuille de prêts de 312 milliards de dollars. Citigroup s'est dit prêt à assumer les pertes à hauteur de 42 milliards.
La FDIC couvrira pour sa part tout dépassement de ce seuil, recevant en échange 12 milliards de titres Citigroup, parmi lesquels des actions préférentielles.
La FDIC a tenu à souligner que Wachovia n'avait pas fait faillite. Les mesures radicales prises par l'agence étaient "nécessaires pour maintenir la confiance dans le secteur bancaire au vu du climat actuel sur les marchés financiers", a précisé la FDIC.
De son côté, Citigroup profite de ce deal pour renforcer sa présence parmi les trois grandes banques de détail américaines, avec Bank of America et JP Morgan. Une avancée qui a toutefois un prix, puisque Citigroup a annoncé aujourd'hui son intention de réduire son dividende trimestriel de 16 cents.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.