
Plongés dans d'intenses négociations, les chefs de file du Congrès se montraient confiants samedi quant à l'obtention d'ici dimanche d'un accord sur le vaste plan de sauvetage du système bancaire américain proposé par l'administration du président George W. Bush.
"J'ai l'espoir d'obtenir un accord aujourd'hui" a déclaré samedi après-midi la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.
Pour "qu'on puisse ensuite avoir une journée, pour que le peuple américain et les élus aient la possibilité d'examiner le projet de loi sur internet et qu'on puisse porter le texte au vote peut-être dès dimanche soir ou lundi matin", a-t-elle dit en sortant de son bureau au Sénat où se réunissaient négociateurs républicains et démocrates ainsi que membres de l'administration.
Mme Pelosi a précisé que des modifications avaient déjà été apportées au plan du secrétaire au Trésor Henry Paulson, destiné à soulager le système bancaire de ses créances immobilières douteuses.
Elle a cité notamment des dispositions qui accorderaient aux contribuables des parts de ce que rachète l'Etat qui, au fil du temps, pourraient reprendre de la valeur, ainsi qu'une modification du système de compensation financière des dirigeants d'entreprise.

"En tout cas, une chose est sûre: on ne quitte pas la place, tant qu'on n'a pas passé cette loi", a-t-elle conclu alors que le Congrès devait interrompre normalement ses sessions vendredi jusqu'à la présidentielle du 4 novembre.
"Nous sommes ici pour régler le problème. Nous espérons un accord de principe dès ce soir", a également indiqué samedi au Congrès le sénateur républicain Judd Gregg, qui participe aux négociations.
Pour juguler la crise financière, l'administration Bush veut faire adopter par le Congrès un plan urgent d'un montant historique de 700 milliards de dollars.
Dans son allocution hebdomadaire samedi, le président George W. Bush a plaidé à nouveau pour l'adoption de ce plan même si "cela ne semble pas équitable et je le comprends", a-t-il reconnu.
"S'il était possible de laisser plonger toutes les sociétés irresponsables de Wall Street sans que cela vous touche, vous et votre famille, je le ferais", a poursuivi le président. "Mais ce n'est pas possible", a-t-il ajouté, avertissant qu'une panne du système financier se traduirait par "des difficultés financières pour nombre d'entre vous".
Au Sénat, les négociateurs semblaient avancer vers un accord. "Il y a une direction commune qui apparaît. Je suis très optimiste sur le fait que nous allons résoudre cette affaire", a indiqué le sénateur républicain Bob Corker.

Obtenir que le Congrès approuve ce plan avant l'ouverture lundi des places financières mondiales est vital pour l'administration Bush afin de calmer les marchés et stabiliser le système financier.
Les autorités craignent une récession majeure si les banques, mises à mal par leurs mauvais paris sur les "subprimes" --les crédits immobiliers à risques accordés aux ménages fragiles--, ne peuvent plus alimenter l'économie en crédits provoquant ralentissement et chômage.
Mais pour les Républicains, cette massive intervention de l'Etat dans le secteur privé, aux frais des contribuables, passe mal.
Le projet d'accord, un plan de trois pages initialement proposé par le secrétaire du Trésor Henry Paulson, avait atteint une centaine de pages après les négociations de vendredi soir, selon le Washington Post.
Les républicains plaident pour que le soutien de l'Etat ne se fasse pas directement mais via un système d'assurance, garanti par l'Etat, que les banques souscriraient sur leurs crédits immobiliers.
Vendredi soir, lors du premier débat présidentiel télévisé, les deux candidats à la Maison Blanche, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain, sont tombés d'accord pour soutenir le plan. Le camp Obama a indiqué samedi que le sénateur de l'Illinois était tenu informé de l'évolution des travaux du Congrès.