La fin du feuilleton semble enfin proche. EDF doit en effet réunir ce mardi soir son conseil d'administration pour examiner une nouvelle offre d'achat de l'exploitant britannique de centrales nucléaires British Energy (+1,47% à 759 pence), a appris mardi l'AFP de source proche du dossier. Le conseil devrait entériner une nouvelle offre d'achat d'un peu plus de 15 milliards d'euros. Assuré du soutien du gouvernement anglais, actionnaire à 35 % de BE, EDF aurait récemment trouvé un accord de principe avec Invesco, l'un des deux fonds ayant fait échouer l'opération fin juillet, croit savoir l'AFP.
EDF serait prêt à offrir jusqu'à 774 pence par action British Energy, soit 9 pence de plus que l'offre initiale de 765 pence formulée cet été. La " part papier " de l'offre serait, elle aussi, légèrement réévaluée.
Début août, le français, candidat à la reprise du britannique, avait annoncé l'échec des négociations en raison d'un désaccord sur les conditions financières. Le fonds Invesco, actionnaire à hauteur de 15% de l'opérateur de centrales nucléaires en Grande Bretagne, aurait préféré une fusion entre British Energy et le groupe d'énergie britannique Centrica.
Pour Neil Woodford, responsable des investissements chez Invesco cité le mois dernier dans la presse, "un rapprochement de British Energy et de Centrica résoudrait les difficultés auxquelles sont confrontés les deux groupes." "Ensemble, ils pourraient réfléchir à une société commune avec EDF dans la construction de sites nucléaires", a-t-il estimé.
Invesco, qui possède 15% du capital de British Energy et 5% de Centrica n'excluait pas pour autant formellement la solution EDF. "Bien entendu, nous accepterions de vendre British Energy au bon prix. Mais notre analyse du groupe montre que ce prix est bien supérieur aux 765 pence par action proposés par EDF".
Toutes choses égales par ailleurs, le nouvelle offre d'EDF ne paraît pas "bien supérieure à la première". Mais l'ENVIRONNEMENT économique a changé en deux mois. La crise financière américaine s'est fortement aggravée, menaçant même de plonger l'économie mondiale en récession. De son point de vue, les actionnaires de BE auraient tort de laisser encore traîner le dossier au risque de voir la valeur du groupe se réduire. En outre, le gouvernement britannique, qui a besoin de cash pour soutenir sa politique, semble impatient de boucler l'opération.
BE, actuellement en vente, est gestionnaire de 8 centrales nucléaires sur 10 présentes sur le sol britannique. Le groupe est donc au coeur du projet du gouvernement d'accroître la production d'énergie nucléaire aujourd'hui largement sous-développée.
(P-J.L)