
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a averti samedi qu'il n'existait pas d'alternative au rachat d'Alitalia par un pool d'investisseurs nationaux et a agité le spectre d'une "faillite" du groupe de transport.
Deux jours après l'échec des discussions entre les investisseurs italiens et les syndicats d'Alitalia, il a exprimé l'espoir d'"un repentir de la part de ceux qui ont adopté des positions irrationnelles", dans des déclarations à la presse à Rovigo (nord), cité par l'agence Ansa.
"Sans bon sens, on va droit à la faillite", a-t-il averti.
"La situation d'Alitalia est très négative" et il n'y a à ce stade aucune "alternative" à un rachat par la Cai, la société regroupant les investisseurs italiens dont il a suscité la création, a-t-il aussi déclaré dans une interview à la chaîne Italia 1, dont des extraits ont été diffusés par l'agence Ansa.
"Les autres grandes compagnies nationales ne sont pas intéressées" par Alitalia, a-t-il assuré.

Guglielmo Epifani, le patron de la plus puissante confédération italienne, la Cgil (gauche), opposé au plan de la Cai, a relancé l'idée d'une vente à une grande compagnie étrangère, dans une interview publiée samedi.
Air France-KLM avait retiré en avril son offre de reprise d'Alitalia face à l'opposition des syndicats et alors que Silvio Berlusconi, en campagne électorale, avait contribué à torpiller cette proposition en s'engageant à trouver des repreneurs nationaux, au nom de la défense de l'"italianité".
"Bientôt, les pilotes et les personnels de vol (hôtesses et stewards, ndlr) se rendront compte qu'il n'y a pas d'alternative", a poursuivi M. Berlusconi dans son interview télévisée.
La Cai a retiré son offre de rachat jeudi faute d'avoir obtenu l'accord des neuf syndicats d'Alitalia.
Les déclarations de M. Berlusconi confirment cependant que le gouvernement italien n'a pas définitivement jeté l'éponge et veut pousser à un accord.
Une faillite d'Alitalia serait un grave revers pour le Cavaliere.

Petit signe d'ouverture, l'un des six syndicats opposés à l'offre de rachat, l'Anpav (personnels de vol) a indiqué vendredi soir qu'il pourrait accepter l'accord cadre signé par les seules confédérations syndicales le week-end dernier mais rejeté par les syndicats catégoriels.
Le plan de la Cai, qui était prête à mettre un milliard d'euros sur la table, prévoyait la reprise des activités de transport de passagers et de 12.500 salariés d'Alitalia et d'Air One, deuxième compagnie italienne avec laquelle elle devait fusionner. 3.250 postes devaient être supprimés.