Tous les voyants sont dans le rouge aujourd'hui pour American International Group. Après avoir dévissé de plus de 61% hier à Wall Street, le titre de l'assureur américain lâche aujourd'hui 48,74% à 2,32 dollars. Celui-ci limite toutefois ses pertes, après avoir chuté jusqu'à 1,25 dollar lors des premiers échanges. L'an passé, l'action AIG s'était échangée jusqu'à 70,13 dollars. Lundi soir, S&P, Moody's et Fitch ont dégradé tous trois leurs notes sur AIG, menaçant gravement l'intégrité de la société.
Standard & Poor's a abaissé sa note long terme de contrepartie d'AIG de trois rangs de "AA-" à "A-" et sa note court terme de contrepartie de "A-1+" à "A-2". S&P a également réduit ses notes de contrepartie de crédit et solidité financière sur la plupart des filiales opérationnelles d'assurance d'AIG, à "A+" contre "AA+". Moody's a quant à lui abaissé la note d'AIG de deux crans, passant de "Aa3" à "A2". Fitch Ratings est passé de "AA-" à "A", soit une baisse de deux échelons.
Les observateurs craignent une réaction en chaîne qui verrait AIG obligée d'augmenter les garanties fournies à ses contreparties financières et à annuler certains contrats d'assurance liés à des instruments financiers.
De son côté, AIG lutte toujours pour lever des capitaux frais. L'assureur a obtenu une première victoire sur ce front, avec l'obtention de 20 milliards de dollars. Cette somme, détenue sous forme d'actifs par différentes filiales, va pouvoir être utilisée par AIG pour servir de garanties pour lever des liquidités à la suite d'un accord passée auprès de l'Etat de New York.
Certaines rumeurs parlent d'une importante ligne de crédit qui pourrait être débloquée par de grandes banques américaines. Mais ces rumeurs ne sont pas suffisantes pour rassurer les marchés, tandis que le temps presse. Selon certains, AIG pourrait être contraint à se déclarer en faillite s'il ne parvient pas à lever des capitaux.
Beaucoup attendent une manoeuvre de sauvetage de la part du gouvernement américain. Toutefois, le Trésor, qui n'a pas souhaité intervenir dans le dossier Lehman Brothers, semble déterminé à privilégier une solution privée.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
La baisse des tarifs d'assurance automobile, observée en 2007, pourrait être stoppée par la récente initiative de la Matmut. La mutuelle souhaite baisser ses prix dès le 1er juillet 2008 et s'est engagée à ne pas réviser les tarifs d'assurance auto et moto à la hausse jusqu'au 1er janvier 2010. L'an passé, les assureurs étaient confrontés à une sinistralité défavorable. En effet, la baisse des fréquences ne compensait plus la dérive récurrente du coût des corporels et la hausse du prix des pièces de rechange (+4,6% en 2007). Sur le marché français de l'assurance-vie, le repli s'amplifie : la collecte enregistre une diminution de 8% au cours des quatre premiers mois de 2008, alors que la baisse était de 3% sur l'ensemble de l'année 2007. Les supports en euros s'en sortent mieux que les unités de compte, les premiers évoluant de +3% et les seconds de -37%. La première raison de cette évolution est la chute des marchés actions. A cela s'ajoute une inversion de la courbe des taux, qui consiste en une rémunération des produits «longs», comme l'assurance-vie, inférieure à celle des produits «courts», comme les sicav monétaires. La FFSA estime que la collecte, en 2008, devrait reculer de 5% à 7% sur le marché individuel et de 3% à 5% sur le collectif.