Lagardère a réalisé au premier semestre un résultat net de 572 millions d'euros, en hausse de 14,6%. Le groupe a notamment bénéficié d'une plus value de 466 millions d'euros réalisée sur la cession de 2,5% du capital d'EADS. Le résultat opérationnel courant des activités médias a enregistré une croissance de 3,5% à 260 millions d'euros. Le consensus Reuters s'élevait à 267 millions d'euros. Selon les critères retenus pour l'objectif 2008, soit un taux de change moyen du euro/dollar de 1,50, la progression s'établit à 3,8%.
La marge opérationnelle est ressortie à 6,8%, contre 6,4% au premier semestre 2007.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Lagardère a organisé ses activités médias en quatre branches. Lagardère Services regroupe ses activités de distribution de presse et de produits de communication et de loisirs. Il s'agit de la plus importante branche du pôle médias, avec plus de 40% des ventes. Lagardère Publishing comprend ses activités d'édition et de distribution de livres. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. En rachetant la branche édition de l'Américain Time Warner, le groupe français est devenu l'un des leaders mondiaux du secteur. Lagardère Active réunit, d'une part, les activités d'éditeur de magazines du groupe (Elle, Paris Match…) et, d'autre part, ses activités audiovisuelles (Europe 1, Canal J…) et numériques. Lagardère Sports est, elle, spécialisée dans la gestion et le marketing des droits sportifs. Enfin, le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente l'autre pôle d'activité du groupe qui détient une participation de 12,51% dans EADS. Lagardère a signé un protocole d'accord définitif concernant la prise de participation majoritaire de Butler Capital Partners dans le groupe Virgin. Virgin est l'un des leaders en France de la distribution de produits culturels, avec un chiffre d'affaires consolidé de l'ordre de 400 millions d'euros.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendant des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel.
-Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui se traduit par une réduction de la décote de conglomérat qui lui était appliquée grâce à la cession de la moitié de sa participation dans EADS.
- La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée.
- Le groupe souhaite renforcer sa présence dans les contenus media à fort potentiel. Il a ainsi racheté Sportfive, leader européen dans la gestion des droits marketing et audiovisuels sportifs, qui devrait lui assurer des revenus récurrents et bien margés.
Les points faibles de la valeur
- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat.
- Le groupe doit améliorer la rentabilité de son activité presse qui est confronté à la concurrence des médias sur Internet.
- Les activités distribution s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive.
- Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer à réduire la décote du titre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les groupes aéronautiques français sont pénalisés par la faiblesse du dollar car leurs coûts de production sont essentiellement libellés en euros alors que leurs contrats le sont en dollars, ce qui réduit leurs marges. Avec une rentabilité amoindrie, la capacité de recherche et développement de ces groupes est menacée, notamment par rapport à leurs concurrents américains. Face à des stratégies de couverture de change qui deviennent insuffisantes, les intervenants multiplient les délocalisations. C'est pourquoi, les effectifs à l'étranger explosent, alors qu'ils stagnent en France pour l'ensemble du secteur.
Communication - Medias
Trois changements importants reconfigurent le paysage de l'audiovisuel public. D'abord une suppression de la publicité sur les chaînes publiques, qui sera compensée par des taxes supportées par les chaînes privées (pour 80 millions d'euros) et une taxation du chiffre d'affaires des opérateurs télécoms (finalement à 0,9% contre 0,5% auparavant). De plus, le PDG de France Télévisions sera désormais nommé par le président de la république et non plus par le CSA. Enfin, les chaînes publiques doivent avoir désormais une programmation exigeante, rendue néanmoins difficile par la disparition de la manne publicitaire qui permettait de financer leur contenu. Quant aux chaînes privées, elles vont bénéficier d'un supplément de recettes publicitaires grâce au changement de la réglementation. Selon les agences de media, l'allongement de la durée des écrans de 6 à 9 minutes par heure, le passage à l'heure d'horloge qui permettra de placer plus de publicité aux carrefours stratégiques de l'audience, et la deuxième coupure dans les fictions, devraient permettre à TF1, M6 et Canal+ d'engranger 435 millions d'euros.