Après "trois années excellentes" pour le marché hôtelier français, l'investissement immobilier dans ce secteur s'est tassé au premier semestre, mais a été marqué par "quelques grosses transactions", selon une étude publiée mercredi par le cabinet CB Richard Ellis.
Malgré des "blocages" perceptibles dans l'offre, le niveau des engagements sur le semestre reste "satisfaisant", avec plus de 800 millions d'euros investis, à comparer à un peu moins de 2 milliards d'euros pour l'ensemble de l'année 2007, selon le groupe américain de conseil en immobilier.
Les opérateurs hôteliers ont "poursuivi leur politique d'externalisation de leur patrimoine immobilier", note l'étude, citant la cession en juin des murs de près d'une cinquantaine d'hôtels en France par le groupe Accor pour 466 millions d'euros.
Accor avait annoncé en décembre son intention de céder 57 hôtels en France et en Suisse à un consortium immobilier regroupant la Caisse des dépôts et consignations et deux fonds d'investissement gérés par Axa REIM (filiale immobilière d'Axa) pour un total de 518 millions d'euros.
L'étude cite également une transaction effectuée par l'opérateur de clubs de vacances Belambra pour 125 millions d'euros et la cession par le fonds d'investissement Starwood Capital de l'hôtel parisien l'Ambassador au groupe hôtelier américain Westmont Hospitality.
Les acquéreurs "se trouvent aujourd'hui confrontés à des restrictions dans l'octroi du crédit", avec une "forte remontée des exigences des banques": en dessous de 35 à 40 % d'apports en fonds propres, "il devient difficile d'obtenir un financement", note CB Richard Ellis.
Le renchérissement du coût de l'argent a amené les investisseurs à "revoir sensiblement à la hausse" leurs "attentes de rendement" pour maintenir leurs marges. Après plusieurs années de baisse, les taux de rendement locatif (rapport entre loyer et montants investis, Ndlr) sont ainsi repartis à la hausse.