Les cours du pétrole restaient en hausse mercredi en fin d'après-midi après la parution d'un rapport mitigé sur les réserves pétrolières américaines, les craintes se concentrant dorénavant sur l'ouragan Gustav, qui pourrait frapper les installations pétrolières du Golfe du Mexique.
Vers 16H00 GMT, le baril de brent pour livraison en octobre prenait 1,74 dollar à 116,37 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres.
A la même heure, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre gagnait 2,13 dollars à 118,40 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Redevenu une tempête tropicale, l'ouragan Gustav se dirigeait mercredi vers Cuba. La tempête, qui se situait à 100 km à l'ouest de Port-au-Prince et à 250 km au sud-est de Guantanamo, pourrait redevenir un ouragan et toucher le golfe du Mexique la semaine prochaine, selon le Centre national des ouragans (NHC) basé à Miami.
A cette annonce, une onde de nervosité a balayé le marché pétrolier et les prix ont frôlé 120 dollars, en grimpant jusqu'à 119,63 dollars à New York et 117,25 dollars à Londres.
Le golfe du Mexique compte pour 26% de la production totale de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial, et 11% de celle de gaz naturel, selon les données de l'agence américaine sur l'Energie (EIA).
La compagnie anglo-néerlandaise Shell a annoncé dans un communiqué qu'elle avait commencé à évacuer du personnel "non essentiel aux opérations de production et de forage" dans le golfe du Mexique. Environ 300 personnes devaient être évacuées mercredi, "sans impact sur la production".
Dopés par l'approche de l'ouragan avant même la publication du rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves pétrolières américaines, les prix du pétrole n'ont pas semblé réagir aux chiffres révélés par l'administration fédérale.
Le rapport sur les réserves américaines "aurait eu le potentiel de faire baisser" le pétrole, mais ne semble finalement "pas avoir eu d'impact majeur sur les prix, qui sont actuellement en hausse pour d'autres raisons", comme les ouragans ou les craintes géopolitiques, a ainsi constaté Veronica Smart, analyste du cabinet Energy Information Centre.
Les réserves de brut ont diminué de 100.000 barils, lors de la semaine achevée le 22 août, alors que les analystes escomptaient une hausse de 2,2 millions. Les stocks d'essence ont encore chuté de 1,2 million de barils, leur cinquième semaine consécutive de baisse mais un recul bien inférieur au plongeon de 2,5 millions attendu par les analystes.
Les réserves de produits distillés (gazole et fioul de chauffage), attendues en hausse, sont pour leur part restées inchangées.
"Nous sommes à présent dans une situation plus confortable qu'il y a un an. Les réserves d'essence sont supérieures à leur niveau de l'an dernier à la même époque. Les distillats, qui commencent à retenir l'attention, car la saison des grands déplacements automobiles s'achève (aux Etats-Unis, ndlr), sont à un niveau équivalent à celui de niveau de l'an dernier", a commenté Veronica Smart,
Au terme d'une brutale descente de plus de 35 dollars en un mois, les prix du pétrole ont plongé jusqu'à près de 110 dollars le baril à la mi-août. Depuis, ils oscillent entre 110 et 120 dollars, au gré des tensions géopolitiques et des signes de faiblesse de la demande.
"Dans l'ensemble, le marché recherche toujours un point d'équilibre entre les inquiétudes géopolitiques persistantes, se combinant à des craintes d'interruptions possible de la production, et la crainte qu'un ralentissement économique mondial n'affaiblisse la demande pétrolière", notait Andrey Kryuchenkov, analyste de la maison de courtage Sucden.