
Le groupe franco-italien STMicroelectronics et le suédois Ericsson ont annoncé mercredi la fusion de leurs activités dans les technologies sans fil pour les fabricants de terminaux, qui misent de plus en plus sur l'internet mobile.
Les deux groupes vont créer une coentreprise à parts égales pour y regrouper leurs activités de semi-conducteurs et de plates-formes pour l'industrie de la téléphonie mobile.
Ce nouvel ensemble, qui aurait fait 3,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2007, a pour objectif de permettre aux deux groupes de gagner en compétitivité dans un secteur des semi-conducteurs en pleine restructuration et confronté à un ENVIRONNEMENT de marché difficile.
La coentreprise aura son siège à Genève et emploiera près de 8.000 personnes.
Les marchés ont salué cette annonce. A la Bourse de Paris, STMicroelectronics a gagné 2,43% dans un marché en hausse de 0,76%. Mais, à Stockholm, Ericsson n'a gagné que 0,46%.
"Ce partenariat nous permet d'acquérir une taille suffisante pour faire partie des leaders mondiaux", a déclaré Carlo Bozotti le président de STMicroelectronics, lors d'une conférence téléphonique.
"Les portefeuilles de produits complémentaires des sociétés mères donneront la dimension nécessaire à la coentreprise et permettront des synergies importantes", a renchérit Carl-Henric Svanberg, le PDG du groupe Ericsson.
La nouvelle entité fournira quatre des cinq principaux fabricants de téléphones mobiles, qui représentent 80% des livraisons d'appareils dans le monde. Seul Motorola ne fait pas partie de ses clients.
STMicro apportera notamment à la coentreprise ses relations avec des clients comme Nokia, Samsung. De son côté, Ericsson est déjà lié à sa propre filiale (avec Sony) Sony-Ericsson, LG et Sharp.
La future société commune sera issue de la fusion de Ericsson Mobile Platforms, dédiée aux applications mobiles, et particulièrement à la 3G, et de ST-NXP Wireless, classée au troisième rang mondial dans les technologies sans fil.
ST-NXP avait été créée en avril par la société néerlandaise NXP et STMicroelectronics. Le franco-italien détient 80% du capital et va exercer son OPTION de rachat sur les 20% de NXP.
STMicro poursuit avec ce rapprochement la réorganisation de son activité pour se recentrer autour des produits les plus rentables. Contrairement aux mémoires flash, les technologies sans fil ont le vent en poupe grâce au décollage de l'internet mobile via les réseaux 3G.
"Ericsson jugeait sa plate-forme mobile trop petite. Pour pouvoir rivaliser, le groupe se devait donc d'agir. Ce partenariat relève d'une stratégie à long terme pour être présent sur le secteur des technologies mobiles sans fil", a expliqué Michaël Andersson, analyste de la banque finlandaise Evli Bank.
Sur les 8.000 personnes employées, près de 5.000 viendront de ST-NXP Wireless et environ 3.000 de Ericsson Mobile Platforms. 7.000 travailleront dans le marketing et le développement et environ 1.000 dans la conception de plates-formes.
Cette annonce survient un peu plus d'un an après la création par STMicro et l'américain Intel d'une coentreprise dans les mémoires flash, baptisée "Numonyx".
Ericsson, qui compte 75.800 employés dans le monde, est le numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile mais subit la concurrence asiatique et le ralentissement de ses marchés traditionnels. En difficulté financière, le groupe a lancé un plan de restructuration. Son action a perdu 47% depuis un an.