E.ON gagne 1,53% à 39,19 euros au sein d'un secteur des services aux collectivités en Europe qui échappe à la baisse du marché. Lors de la publication de ses résultats semestriels, le groupe allemand a annoncé qu'il relevait son objectif de bénéfice net ajusté pour 2008. E.ON attend désormais un bénéfice net ajusté des effets exceptionnels en hausse de 5% à 10% en 2008, contre une «légère hausse» attendue jusqu'à présent. Son objectif d'un résultat d'exploitation (EBIT) ajusté en progression de 5% à 10% a été maintenu.
Sur les six premiers mois de l'année, le géant de l'énergie a vu son bénéfice net ajusté augmenter de 8% à 3,3 milliards d'euros et son bénéfice d'exploitation grossir de 6% à 5,8 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Reuters visaient respectivement 3,2 et 5,58 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 16% pour atteindre 41,2 milliards d'euros.
En Europe centrale, E.ON a bénéficié de la hausse des prix de l'électricité qui a compensé en partie l'arrêt de deux centrales nucléaires. En revanche, ses activités dans le gaz en Europe ont été pénalisées par la progression du cours du pétrole sur lequel celui du gaz est indexé. En effet, il n'est pas possible de répercuter immédiatement cette hausse sur le prix payé par le consommateur.
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le verdict des parlementaires européens, rendu mi-juin, relance le débat sur la séparation patrimoniale des activités de production et de transport des électriciens européens. En effet, en obligeant les énergéticiens européens produisant de l'électricité à céder leurs réseaux de transport, il s'oppose à l'accord conclu le 6 juin dernier à Bruxelles entre les gouvernements des Vingt-Sept, qui laissait aux opérateurs le choix de céder ou garder leurs réseaux de transport. Ils se conforment néanmoins à la proposition initiale de la Commission Européenne, qui imposait dans sa directive de 2003 une séparation juridique entre la production et la distribution d'énergie. L'objectif étant de casser les monopoles et favoriser la concurrence au profit du consommateur final. Face aux ambitions du futur groupe GDF-Suez, et pour compenser ses pertes de part de marché en France avec l'ouverture du marché à la concurrence, EDF poursuit sa politique d'internationalisation. Il est ainsi prêt à payer 515 millions d'euros pour racheter les 25,5% de GDF dans SPE, numéro deux belge de l'électricité. Néanmoins cette opération risque d'être compliquée par le fait que le Britannique Centrica dispose d'un droit de préemption pour acquérir la participation de Gaz de France. EDF souhaite également acquérir British Energy pour un prix d'acquisition d'environ 14 milliards d'euros. Pour le moment le gouvernement britannique n'a pas donné son accord.
Pétrole et parapétrolier
Depuis cinq ans, de nouveaux grands consommateurs comme le Moyen-Orient et la Chine sont apparus avec une demande qui croît d'autant plus vite qu'ils subventionnent leurs prix domestiques. A côté de cette demande tendue, l'IAE (Agence internationale de l'énergie) souligne l'existence de plusieurs éléments négatifs pour l'offre de pétrole à venir. L'IAE considère, en effet, que la production des pays non membres de l'Opep devrait augmenter moins que prévu cette année, en s'accroissant seulement de 455000 barils quotidiens par rapport à l'an passé alors que l'agence tablait précédemment sur une progression de 680000 barils. Cela s'explique par des performances décevantes des champs pétrolifères de la mer du Nord, du Mexique et de certains gisements aux Etats-Unis. C'est pourquoi l'Opep, qui assure déjà près de 40% de l'approvisionnement mondial, sera sollicité.