Michelin a enregistré l'une des plus fortes hausses du CAC 40 hier avec une progression de 4,42% à 47,77 euros. Le titre a poursuivi son rebond entamé en toute fin de semaine dernière. Le spécialiste français du pneumatique a de nouveau séduit les investisseurs avec l'accalmie sur les marchés pétroliers, qui ont connu une forte décrue au cours de la semaine dernière. Une tendance qui a également profité aux constructeurs Renault et Peugeot, eux aussi en nette hausse sur l'ensemble de la séance.
Particulièrement malmenées depuis le franchissement de la barre des 100 euros pour le baril de pétrole, les valeurs du secteur automobile ont réduit leurs pertes ces derniers jours, à la faveur du recul des cours du brut. Le titre Michelin a ainsi repris de la hauteur depuis son plus bas de 3 ans enregistré le 4 août dernier à 40,49 euros, quelques jours après le record historique du baril, atteint à la mi-juillet à près de 150 dollars sur le marché new-yorkais.
A la suite de la publication, fin juillet, de résultats semestriels en baisse, plusieurs bureaux d'études ont dégradé leur objectif de cours. Parmi les analystes positifs sur la valeur, Lehman Brothers a abaissé son objectif de 97 à 66 euros, Natixis Securities de 78 à 55 euros et Oddo Securities de 70 à 50 euros. Au sein des brokers négatifs sur le titre, Cheuvreux a ramené son objectif de cours de 49 à 44 euros et Credit Suisse de 45 à 40 euros.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Numéro deux mondial du pneu derrière le japonais Bridgestone, Michelin occupe des positions de premier plan (20% des parts du marché mondial) sur tous les marchés des pneumatiques (automobiles, utilitaires, poids lourds, motos, mais aussi engins agricoles ou du BTP, ou encore métros ou avions). Il est également présent dans la distribution (Euromaster) et dans l'édition (cartes routières, guides touristiques et gastronomiques). Enfin, le groupe a lancé une gamme d'accessoires automobiles. Michelin emploie 115 755 personnes sur les cinq continents. Le groupe réalise 49% de ses ventes en Europe, 36% en Amérique du Nord et 15% dans le reste du monde.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Grâce à une stratégie multimarque (Uniroyal, Kléber, BFGoodrich…), Michelin est à même de répondre à l'ensemble des segments du marché.
- Le groupe axe sa stratégie autour de l'innovation technologique et du haut de gamme qui lui permettent de dégager des marges supérieures. De plus, Michelin est le seul groupe à proposer des pneus poids lourds extra-larges ou des pneus de génie civil de très grande taille, segments très lucratifs.
-Le plan de réduction des coûts étalé de 2006 à 2010 va permettre à Michelin d'accroître l'efficience de ses investissements, sa rentabilité et sa génération de cash-flow.
- Le marché du remplacement représente environ 75% des ventes en volume de Michelin. Le groupe subit donc beaucoup moins que d'autres la cyclicité des marchés automobiles.
Les points faibles de la valeur
- En première monte, les constructeurs exercent une forte pression sur leurs fournisseurs.
- Le groupe a des engagements significatifs en matière de retraites.
- La volatilité des coûts de production reste problématique avec la montée du prix des matières premières, notamment celui de la gomme naturelle.
-La baisse du dollar pèse sur les comptes de Michelin.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Sachant qu'un pneumatique est composé à 58 % de produits dérivés du pétrole (caoutchouc synthétique), l'évolution du prix du baril conditionne partiellement les marges de la société clermontoise.
-L'entrée de nouveaux concurrents sur le marché "mass market" très sensible au prix est à surveiller, notamment du côté de l'Asie.
-Michelin ne cesse de se renforcer dans les pays émergents, qui représentent déjà 25 à 30% de ses ventes.
- Les premiers effets du plan de réduction de coûts devraient se faire ressentir dès 2008.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
L'an passé, les ventes des fabricants français d'équipements automobiles ont reculé de 1,5% par rapport à 2006, pour s'établir à 22,7 milliards d'euros, selon la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV). Les effectifs ont suivi le recul du marché et ont, eux-mêmes, baissé de 4,6% en 2007, à 114500 personnes. Début 2008, sur un marché automobile en retrait dans les pays développés, les performances sont disparates selon les acteurs. Au premier trimestre, Valeo a enregistré un bénéfice avant impôts de 43 millions d'euros, en progression de 30,3% par rapport à la même période de l'an dernier. Malgré l'envolée continue du coût des matières premières, le groupe améliore nettement (+21,6%) sa marge opérationnelle et réussit à alléger sa dette de 786 millions d'euros grâce à la cession de l'activité câblage. De plus il bénéficie de la fin du conflit entre ses dirigeants et le fonds d'investissement Pardus, à travers la nomination d'un représentant de Pardus à son conseil d'administration. Les performances de Faurecia ne sont pas aussi bonnes : le groupe, toujours déficitaire, a affiché un chiffre d'affaires stable à 3,2 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Le recul de 4% de l'activité en Europe est compensé par une forte croissance en Asie et en Amérique.