Arkema a réalisé au deuxième trimestre un résultat net part du groupe de 60 millions d'euros, en hausse de 160%. Cette forte progression s'explique par des charges non récurrentes bien moins importantes qu'au deuxième trimestre 2007, 15 millions d'euros contre 53 millions. Le résultat d'exploitation courant est resté stable à 97 millions d'euros. L'EBITDA a augmenté de 5,3% et s'établit à 158 millions d'euros. L'effet de conversion lié à la baisse du dollar par rapport à l'euro est estimé à –9 millions, soit une progression de l'EBITDA de 11% hors effet de conversion.
La marge d'EBITDA s'est élevée à 10,5% grâce à la progression de la rentabilité des pôles Chimie industrielle et Produits de performance.
«La contribution des nouveaux produits et des mesures de productivité, en ligne avec l'objectif de 80 millions d'euros de gain d'EBITDA annoncé pour 2008, a permis de plus que compenser l'impact d'un ENVIRONNEMENT économique plus difficile notamment sur le pôle Produits Vinyliques», a expliqué le chimiste.
Le chiffre d'affaires a atteint 1,509 milliard d'euros, en hausse de 1,3%, et la croissance organique, 6,4%. Celle-ci a été portée principalement par les hausses de prix de vente, +5,4%.
Concernant ses perspectives, Arkema s'attend à ce que l'environnement économique au deuxième semestre reste «complexe et incertain, marqué notamment par des prix des matières premières et de l'énergie élevés et volatils, la faiblesse du dollar US par rapport à l'euro». Dans ce contexte, le groupe a indiqué qu'il mettra l'accent sur les hausses de prix. Il compte également poursuivre la mise en oeuvre d'actions de progrès internes alors que celle déjà engagées, dont l'impact est évalué pour l'année 2008 à 80 millions d'euros, soutiendront la croissance de l'EBITDA.
Le chimiste a maintenu son objectif pour l'année 2008 d'une marge d'EBITDA de 10%.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Arkema est un acteur majeur de la chimie mondiale. Le groupe est présent en France avec environ 11 000 personnes réparties sur près de 30 sites industriels et centres de recherche et développement. Les trois pôles d'activités d'Arkema, Produits Vinyliques, Chimie Industrielle et Produits de Performance, regroupent des filières industrielles cohérentes et intégrées dont la plupart bénéficient de positions parmi les leaders mondiaux ou européens, avec des marques et des produits internationalement reconnus. En 2006, l'ancienne branche chimie du pétrolier Total est revenue dans le vert, après trois années de pertes.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe a réussi son plan de restructuration initié en 2005 incluant la fermeture d'unités peu performantes, le recentrage des activités de certains sites industriels et l'augmentation des capacités de production des sites les plus compétitifs. En 2007, Arkema a finalisé la vente de l'activité agrochimie Cerexagri et cédé son activité Résines Urée Formol. Il se prépare à réorganiser son usine de Pierre-Bénite.
- Arkema pourrait faire des acquisitions représentant 500 à 800 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il s'agira de petites et moyennes acquisitions ciblées notamment dans les acryliques, les fluorés et les polymères techniques, afin d'accroître la part des activités non cycliques.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a déjà vu son titre bondir de plus de 50% en un an, le potentiel de progression de la valeur semble donc maintenant limité.
- Le groupe peut encore mettre en oeuvre davantage de mesures de restructuration et d'amélioration des coûts variables
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique, dont l'augmentation du coût des matières premières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
Les pétrochimistes européens sont confrontés à un environnement extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.