Alors que les rumeurs se multiplient concernant une cession de la part d'Austrian Airlines détenue par l'Etat autrichien, le titre bénéficie aujourd'hui d'une poussée de fièvre, qui le propulse à 3,82 euros, en hausse de 10%. La piste Air France-KLM, un temps évoquée, semble aujourd'hui définitivement écartée pour la reprise du transporteur autrichien déficitaire. Mais Lufthansa et Air China sont au coeur de toutes les rumeurs, et font figure de favoris. La forte hausse du titre s'explique en outre par les rachats à bon compte, puisque la valeur a perdu près de 40% depuis le début de l'année.
Le fait nouveau, aujourd'hui, c'est le rapport du Boston Consulting Group, qui préconise la cession de la participation de l'Etat autrichien.
Un scénario sur lequel misent déjà la plupart des observateurs du secteur, le gouvernement autrichien semblant pencher pour cette solution. D'autant que le mouvement de consolidation dans le domaine aérien semble sur le point d'exploser, à l'heure où les alliances se nouent outre-Atlantique entre les géants du secteur, et où les petites compagnies peinent de plus en plus à survivre, sur fond de flambée des prix du carburant.
Alors que Lufthansa et le chinois Air China sont tous deux pressentis comme éventuels repreneurs, le Boston Consulting Group semble préférer l'éventuelle candidature du groupe allemand. Le dossier devrait gagner en clarté demain, à l'occasion de la publication des résultats trimestriels d'Austrian. Celle-ci devrait s'accompagner d'une déclaration concernant les «options stratégiques» du groupe.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies « low-cost » est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.