Les choses se corsent pour le numéro deux du secteur aérien allemand. Air Berlin vient d'annoncer à la presse allemande la suppression de davantage de lignes que prévu. La compagnie avait déjà prévu de supprimer 14 lignes avant la fin de l'année. «Les 14 lignes en question pourraient n'être qu'un début», a déclaré Joachim Hunold, le patron du groupe, dans les colonnes de l'hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche. «Nous examinons tous les jours notre portefeuille», ajoute-t-il.
Mais ce n'est pas tout : «En outre, les voyageurs d'affaires doivent se préparer à des hausses de prix», avertit le dirigeant. Il ne s'agit pas d'une première pour Air Berlin, qui a déjà procédé à plusieurs augmentations de prix.
Une situation qui inquiète les marchés, alors que les bénéfices de la très grande majorité des compagnies aériennes fondent en raison de la flambée de l'or noir. Le patron d'Air Berlin se veut toutefois rassurant. Ainsi, il déclare dans les colonnes du Bild que sa compagnie «n'est pas au bord de la faillite, et la situation n'est pas non plus périlleuse». Le patron de Ryanair, un concurrent d'Air Berlin, prédisait récemment la faillite pour la compagnie berlinoise.
Air Berlin avait défrayé la chronique en fin de semaine dernière, accusant la Dresdner Bank de s'être enrichie à ses dépends en manipulant son cours de bourse.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies « low-cost » est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.