JPMorgan Chase & Co, qui tient la troisième position dans le secteur bancaire américain, a annoncé aujourd'hui des bénéfices en net recul au titre du deuxième trimestre. A 2 milliards de dollars, ou 54 cents par action, le profit du groupe a fondu de 52% sur un an. Malgré cette chute, ce résultat est toutefois supérieur aux attentes des analystes. Les marchés tablaient en effet sur un bénéfice de 44 cents par action seulement. En fin d'après midi, le titre bondissait de 9,77% à 39,49 dollars, redonnant espoir au compartiment bancaire américain.
Ce, d'autant que Wells Fargo, la première banque de la côte ouest américaine, publiait hier des résultats supérieurs aux attentes. JPMorgan, qui a racheté récemment son concurrent en difficulté Bear Stearns pour un coût avoisinant les 540 millions de dollars, a par ailleurs subi d'importantes dépréciations d'actifs (1,1 milliard de dollars environ), notamment dans sa branche banque d'investissement.
Dans ce contexte difficile, les performances meilleures que prévu de JPMorgan sont de nature à rassurer les marchés. L'activité banque d'investissement, la plus exposée aux aléas des marchés financiers, est d'ailleurs parvenue à enregistrer un bénéfice de 394 millions de dollars. L'an passé, sur la même période, le bénéfice avait atteint 4,2 milliards de dollars ou 1,20 dollar par action.
Aux Etats-Unis comme en Europe, les marchés sont particulièrement attentifs aux résultats des grands établissements américains. Alors que les investisseurs s'inquiètent des perspectives de Lehman Brothers ainsi que des spécialistes du refinancement de crédit, Fannie Mae et Freddie Mac, la capacité des grandes banques à résister à la crise est surveillée avec anxiété.
(An. P.)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.