Encore une conséquence de la hausse des prix du carburant : American Airlines a publié une perte nette de pas moins de 1,4 milliard de dollars pour le deuxième trimestre, soit 5,77 dollars par action. Une perte qui comprend une somme de 1,2 milliard de dollars de charges passées pour dépréciations et licenciements. La compagnie annonce par ailleurs une réduction de capacité en 2009, qui devrait passer par l'arrêt définitif plus tôt que prévu de l'exploitation de sa flotte d'Airbus A300.
L'impact de la flambée des prix du pétrole est très nette, puisque la facture carburant d'American Airlines a grimpé de 838 millions de dollars sur le deuxième trimestre.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies « low-cost » est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.