Le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet a déclaré jeudi qu'il fallait "laisser travailler la justice" après la plainte déposée en France visant cinq chefs d'Etat africains, accusés de posséder des biens immobiliers financés par de l'argent public détourné.
"C'est une plainte qui est devant la justice. La justice est saisie. Un membre du gouvernement n'a pas à faire de commentaire: laissons la justice travailler", a affirmé à l'AFP M. Joyandet à son arrivée à Malabo (Guinée-Equatoriale).
Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema fait partie des cinq chefs d'Etat visés par la plainte déposée par l'ONG Transparence International France (TI), comme son homologue Blaise Compaoré du Burkina Faso d'où venait M. Joyandet, en tournée en Afrique.
Les autres chefs d'Etat concernés sont Denis Sassou Nguesso (Congo), Omar Bongo (Gabon) et Eduardo dos Santos (Angola).
"La précédente plainte avait été classée sans suite, on verra ce qu'il advient de celle-ci", a précisé M. Joyandet. "Si je reste attentif à tout cela, je n'ai pas l'intention d'en rajouter et d'en faire un sujet qui justement envenimerait encore et à nouveau les relations entre la France et ces différents Etats".
"La justice suit son cours et moi, mon travail c'est de rassembler tous les intervenants publics et privés, les ONG, tous nos partenaires pour faire en sorte que la France puisse assurer sa mission de développement (...) pour faire reculer la pauvreté dans tous ces territoires (...), et pour que la France puisse garder une présence significative (en Afrique) dans les 15 ou 20 ans qui viennent, parce que c'est en Afrique que cela va se passer", a conclu M. Joyandet.
Une première plainte avait été classée sans suite en novembre, les investigations "n'ayant pas permis de mettre en évidence des infractions pénales", selon le parquet de Paris.
La nouvelle plainte vise "les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier a été acquis en France" par ces chefs d'Etat.
Cette affaire avait contribué à tendre les relations entre la France et le Gabon notamment.