La justice suisse a élargi son enquête à l'encontre du groupe de défense britannique BAE Systems, soupçonné d'avoir dissimulé de l'argent sale dans des banques du pays, a indiqué jeudi une porte-parole des autorités judiciaires.
"Dans le cas de BAE Systems, le ministère public de la Confédération a ouvert trois enquêtes de police judiciaire pour blanchiment d'argent", a déclaré Jeannette Balmer, porte-parole de l'organe d'investigation et d'accusation de l'Etat suisse.
L'ouverture de ces enquêtes fait suite à des annonces du Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS), l'autorité nationale chargée de lutter contre cette pratique, a précisé Mme Balmer dans un courriel à l'AFP.
La Suisse n'avait jusqu'à présent confirmé, en mai 2007, que l'ouverture d'une seule enquête concernant le groupe britannique. Mme Balmer s'est refusée à tout commentaire sur les raisons de l'élargissement de l'enquête.
BAE Systems fait déjà l'objet d'enquêtes de l'autorité britannique anti-corruption (Serious Fraud Office) pour ses activités en République tchèque, en Roumanie, au Chili, au Qatar, en Afrique du sud et en Tanzanie.
Le SFO a abandonné fin 2006 une enquête pouvant atteindre des hauts responsables saoudiens dans le cadre d'un contrat d'armement de 43 milliards de livres (53,5 milliards d'euros) entre le Royaume-Uni et l'Arabie Saoudite.
Le Premier ministre d'alors, Tony Blair, avait publiquement appuyé la décision du SFO, arguant de risques vitaux pour la sécurité du pays en matière de terrorisme.
Des versements secrets de plusieurs millions de livres de BAE Systems ont par ailleurs été découverts sur les comptes bancaires suisses du marchand d'armes syrien Wafic Said, impliqué dans des ventes d'armes aux Saoudiens, a rapporté le quotidien britannique The Guardian en novembre 2006.