Alcoa ouvre ce soir le bal des publications de résultats du deuxième trimestre. Les analystes interrogés par Thomson Financial tablent en moyenne sur un bénéfice net par action de 0,66 dollar pour un chiffre d'affaires de 7,36 milliards de dollars. Sur l'ensemble de l'exercice 2008, le BPA est attendu à 2,73 dollars pour un chiffre d'affaires de 29,67 milliards de dollars. Fin juin, le numéro trois mondial de l'aluminium avait revu à la baisse ses prévisions de résultats du deuxième trimestre, invoquant un accident chez un des fournisseurs en Australie.
Selon le groupe, cette mésaventure risque de priver le bénéfice net par action de 0,02 et 0,03 cents.
Alcoa avait dévoilé début avril des résultats trimestriels plus mauvais qu'attendu mais avait fait état de perspectives rassurantes. Au premier trimestre de son exercice 2008, le bénéfice net a plongé de 54% à 303 millions de dollars ou 0,37 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA s'est établi à 0,44 dollar par action, inférieur au 0,48 dollar attendu par les analystes de Thomson Financial.
Le chiffre d'affaires des trois premiers mois de l'année a reculé de 7% à 7,38 milliards de dollars. Le producteur d'aluminium a évoqué la faiblesse du dollar et la hausse des coûts de l'énergie.
Alcoa avait voulu rassurer les investisseurs après cette contre-performance. "Les fondamentaux du marché restent solides et nous sommes bien placés pour améliorer nettement les rendements lorsque les économies en Amérique du Nord et en Europe rebondiront", avait déclaré Alain Belda, le P-DG du groupe.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
Selon Ernst & Young, 2008 devrait connaître une vague sans précédent d'acquisitions. Le cabinet s'attend ainsi à ce que Rio Tinto réalise cette année une opération de plus de 50 milliards de dollars. Après l'échec des pourparlers avec Xstrata, le cabinet anticipe également une opération de même envergure de la part de Vale afin de diversifier ses actifs et son implantation géographique. Ces opérations sont motivées par l'envolée des prix des métaux et donc des revenus des groupes et la possibilité qu'elles offrent de diversifier la nature des actifs miniers. A cela s'ajoute la capacité à réduire des coûts de production toujours plus élevés. Dès lors, il est plus intéressant pour un groupe de racheter des actifs miniers déjà existants que de financer pendant de longues années la découverte de nouveaux gisements. Ainsi, le groupe australien Macarthur pourrait se retrouver au coeur d'une bataille boursière entre géants miniers suite à la prise de participation de 15% d'ArcelorMittal dans son capital.