Gecina a annoncé avoir réalisé l'acquisition, auprès de Hines European Development Fund (HINES), de Khapa, immeuble de bureaux et de commerces d'une superficie totale de 19 612 mètres carrés, situé à Boulogne-Billancourt sur les anciens terrains Renault pour un montant de 157 millions d'euros. «Khapa est d'ores et déjà entièrement loué au groupe pharmaceutique Ipsen au travers d'un bail de 9 ans ferme», a précisé la société.
Gecina a expliqué que cette acquisition entre dans le cadre de l'accord de partenariat conclu avec HINES à la fin de l'année 2005 pour le développement de quatre immeubles de bureaux dans ce nouveau quartier de Boulogne-Billancourt : L'Angle, livré en avril dernier et loué au journal L'Equipe, Khapa, Anthos (livraison prévue en 2010) et Horizons (2011).
«Grâce à cette réalisation, le groupe Gecina confirme sa position forte sur le segment de l'immobilier d'entreprise et, conformément à sa stratégie, renforce son pôle bureaux avec des immeubles de haute qualité, de grande taille et efficients», a conclu la foncière.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Leader de la zone euro avec un portefeuille évalué à 13,2 milliards d'euros au 31 décembre 2007, Gecina, une SIIC, offre un profil original fondé sur une répartition équilibrée entre ses deux activités locatives : l'immobilier tertiaire et l'immobilier résidentiel. Ce patrimoine se distingue notamment par sa localisation majoritairement parisienne.
La société foncière espagnole Metrovacesa était l'actionnaire principal de Gecina avec 68,42% de participation, mais l'année 2007 aura marqué leur divorce. Le groupe espagnol a ramené sa participation à 26,98%. Le processus de séparation des deux groupes vise à mettre un terme au différend qui oppose les principaux actionnaires quant à la gouvernance du Français.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- L'objectif premier du groupe est de faire progresser le rendement de son portefeuille d'actifs grâce à un double mouvement : cessions d'immeubles peu rentables et réinvestissements dans des actifs plus rémunérateurs. L'équilibre cessions et investissements devrait permettre de changer le profil du groupe tout en préservant sa structure financière.
- La foncière veut diversifier son profil avec pour objectif de ramener le segment résidentiel de 43 à 25% et d'augmenter les activités nouvelles pour atteindre 16% du patrimoine. Ces dernières concerneront essentiellement des hôtels et de la logistique, mais la foncière pourrait s'intéresser également à d'autres types d'activités comme des maisons de retraite.
- Gecina distribue chaque année un dividende confortable, en progression régulière, qui assure aux actionnaires de la société un rendement intéressant.
Les points faibles de la valeur
- Gecina est très dépendante de la santé du marché local parisien (96 % des loyers du groupe sont perçus à Paris et en région parisienne).
- Certains analystes estiment que la stratégie du groupe a tendance à sacrifier la liquidité et la qualité de ses actifs pour générer du rendement.
- L'augmentation des spreads obligataires, le durcissement des conditions de crédit et des conditions boursières devraient faire chuter le marché de l'immobilier.
- Les actifs de Gecina pourraient sous-performer ceux des concurrents du groupe dans l'Hexagone.
- Les rebondissements dans la bataille qui oppose Gecina à son premier actionnaire Metrovacesa font craindre d'un enlisement du dossier et effraient les marchés.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Les activités de location de bureaux sont sensibles à l'évolution de la conjoncture et du climat des affaires en général. En revanche, les loyers issus des centres commerciaux, plus défensifs, dépendent du niveau de consommation des ménages (et donc de leur moral).
- De manière générale, le taux de vacance (ou son contraire, le taux d'occupation) est un bon indicateur de tendance du marché immobilier.
- Enfin, comme toute valeur foncière, le titre est dépendant du niveau des taux d'intérêt.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Immobilier
Entre début et mi-juin 2008, les cours de bourse des groupes de promotion immobilière, déjà mises à mal en 2007, ont été bien malmenés. Le cours de Nexity a chuté de 26% tandis que celui du groupe Les Nouveaux Constructeurs a baissé de 33%. Selon les experts, les mauvaises perspectives d'activité dans le secteur de la promotion et les incertitudes sur les prix seraient les principales causes de ces chutes boursières. Il est vrai que les ventes de logements neufs ont dégringolé de 27,9% en France, au premier trimestre, du fait de la baisse du moral des ménages et du durcissement des conditions de crédit. Au mois de mai, les prix des logements anciens ont reculé de 1,3% sur notre territoire. De plus, les délais d'écoulement des logements en construction sont passés de 9 à 12 mois. Par conséquent, les promoteurs commencent à diminuer le nombre de projets de logements : les 80084 mises en chantier entre février et avril, représentent une baisse de 18,8% par rapport à la même période de l'an dernier. Les résultats de Kaufman et Broad, l'un des principaux promoteurs en France, soulignent bien ce ralentissement avec une chute de 71,3% de son bénéfice sur la première moitié de son exercice 2008 (clos fin mai) à 11,7 millions d'euros.