Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a souligné lundi qu'il restait "un dur travail et une négociation difficile et délicate" à mener pour mettre en oeuvre l'accord crucial de désendettement de la Grèce adopté par la zone euro le 26 octobre.
"Les décisions" du 26 octobre "sont pour le moment sur le papier, elles doivent être détaillées et appliquées. Cela exige un dur travail, une négociation difficile et délicate, tant à l'intérieur de la zone euro" qu'entre dirigeants européens et détenteurs de créances du secteur privé, relève le ministre, dans un article-fleuve publié par le quotidien pro-gouvernemental Ta Nea.
"La stratégie globale" mise au point par la zone euro "doit être soutenue par une série de mesures et une forte persévérance politique pour ne pas connaître le même sort que d'autres décisions qui se sont révélées tardives et insuffisantes", insiste-t-il.
"Je veux croire que cette fois, l'Europe en a conscience, et a la volonté nécessaire", ajoute-t-il.
"Nous entamons aujourd'hui la procédure d'application de la décision" de Bruxelles, a pour sa part indiqué sur la télévision grecque Skaï le ministre adjoint aux Finances, Philippe Sahinidis, fixant à "début 2012" la conclusion des négociations.
L'accord de la zone euro "a mis en place un cadre", il reste à déterminer "en détail et exactement ce qui va se passer et comment", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, face à la montée de la grogne sociale dans le pays et au refus de compromis de l'opposition, le ministre Vénizélos appelle les Grecs et les formations politiques à soutenir l'effort de rigueur que le pays s'est engagé à poursuivre en échange de l'accord européen.
La mise en oeuvre du plan de Bruxelles "n'est pas possible sans un front intérieur solide, sans que les Grecs soutiennent l'effort du pays", insiste-t-il.
Le ministre met notamment la droite grecque, qui réclame des élections, au défi de garantir dans le cas d'un recours anticipé aux urnes la poursuite du soutien européen en "s'engageant pré-électoralement à accepter et respecter" l'accord de Bruxelles.
Numéro deux de la majorité socialiste, dont il a brigué la direction par le passé face au Premier ministre Georges Papandréou, M. Vénizélos prend des accents dramatiques pour appeler les Grecs à ne pas céder à la tentation d'une contestation tous azimuts "qui tend à abolir l'instinct de conservation de notre patrie".
Il dénonce notamment les manifestations antigouvernementales qui ont perturbé vendredi en Grèce les traditionnels défilés de la fête nationale du 28 octobre, provoquant à Salonique (nord) le départ de la tribune officielle du chef de l'Etat, Carolos Papoulias et l'annulation de la parade, un incident sans précédent.
Les dirigeants européens sont convenus jeudi dernier de réduire fortement la dette de la Grèce en demandant aux banques et fonds d'investissements privés de renoncer volontairement à 50% de leurs créances. Cet accord doit permettre d'effacer 100 milliards des 350 milliards d'euros de dette grecque.