
Le déficit du régime général de la Sécurité sociale sera ramené sous les 14 milliards d'euros en 2012 contre un peu plus de 18 milliards en 2011 et 23,9 milliards en 2010, a annoncé jeudi le gouvernement.
Ce déficit va "baisser en deux ans de 40%", a déclaré sur France 2 la ministre du Budget et des Comptes Valérie Pécresse, qui devait présenter dans l'après-midi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS, budget de la Sécu) avec son collègue de la Santé Xavier Bertrand et des Solidarités Roselyne Bachelot.
De source gouvernementale, on a indiqué que cette réduction d'un déficit est plus forte et plus rapide que prévu, dans un contexte de crise économique.
La branche maladie, qui reste la plus déficitaire, va descendre en 2012 sous les 6 milliards (à 5,9 milliards) selon les prévisions du PLFSS, contre 9,6 milliards en 2011 (chiffre révisé) et 11,6 milliards en 2010. Il sera donc réduit de moitié entre 2010 et 2012, souligne le gouvernement.
Pour la branche retraites, le déficit va être ramené à 5,8 milliards en 2012, contre 6 milliards en 2011 (chiffre révisé) et 8,9 milliards en 2010.
"Les dépenses sont contenues" grâce aux "efforts des Français" et à la réforme des retraites de 2010, a indiqué Mme Pécresse.
Début septembre, dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes, en prenant le périmètre le plus large (régime général, autres petits régimes et Fonds de solidarité vieillesse) avait alerté sur un déficit historique de près de 30 milliards (29,8) en 2010.
L'amélioration des comptes en 2011 s'explique à la fois par une augmentation des recettes et une réduction des dépenses.
Au chapitre des recettes, davantage de cotisations sont rentrées dans les caisses, avec une augmentation de 3,7% de la masse salariale en 2011. Le gouvernement prévoit une augmentation de même ampleur en 2012 tout en la baissant par rapport à des prévisions initiales supérieures à 4%.
Pour 2012, environ 6,5 milliards du plan de rigueur du gouvernement vont venir abonder les caisses de la Sécu.
Parmi ces recettes, annoncées fin août par le Premier ministre François Fillon, on dénombre notamment une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital (1,3 milliard), une taxe doublée sur les contrats de santé des mutuelles et autres complémentaires (1,1 milliard) ou encore la hausse du prix du tabac, des taxes sur les alcools etc...
Au chapitre des dépenses, plus de 2 milliards d'économies seront réalisées sur la branche maladie, comme l'an passé.
Le gouvernement a décidé de "dérembourser" certains médicaments, mais "très peu, uniquement les médicaments inutiles", a indiqué Mme Pécresse.
Une liste sera établie par la Haute autorité de santé et le ministère de la Santé. Cette mesure devrait rapporter 40 millions d'euros, a-t-elle précisé.
Plus gros effort, il est aussi envisagé de faire "plus de 600 millions d'euros d'économie sur les prix. "On va demander aux laboratoires de baisser les prix des médicaments", a expliqué la ministre.
Les médecins seront invités aussi, à travers "le contrat de performance" prévu par la convention médicale signée fin juillet par l'Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux majoritaires, à prescrire "mieux, moins et des médicaments moins chers", notamment des génériques.