La société immobilière Eurasia va acheter et aménager 76.000 m2 d'entrepôts aujourd'hui désaffectés sur le port du Havre pour en faire un centre d'import-export avec la Chine, a-t-on appris jeudi auprès de cette entreprise basée à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
"Dans le sens Asie-Europe, les entreprises qui s'installeront dans ces entrepôts pourront traiter des gros volumes comme des meubles de salons, des canapés, des armoires, des bureaux, des objets de décoration, du matériel de plomberie, du placoplâtre et dans l'autre sens des produits de luxe comme du vin", explique Hsueh Sheng Wang, le PDG d'Eurasia.
Evoqué déjà à la fin 2009, le rachat de ces anciens entrepôts de la compagnie britannique P&O abandonnés en 2005 devrait se concrétiser prochainement. "La signature de la vente doit intervenir fin octobre et l'aménagement d'une première tranche doit être achevé pour la fin 2013", précise Hsueh Sheng Wang.
Eurasia a prévu d'investir, avec des partenaires, 7 millions d'euros dans le rachat des bâtiments et 15 millions pour leur aménagement. L'ensemble qui pourrait générer la création de 200 emplois, lors de la première tranche, sera proposé à la vente ou à la location par lots allant de 200 à 3.000 m2.
Cette implantation au Havre représente une opération de taille pour Eurasia, une petite entreprise qui dispose aujourd'hui de 300.000 m2 de locaux (bureaux, entrepôts et magasins) en région parisienne, représentant 18 millions d'euros de loyers encaissés.
Hsueh Sheng Wang ne donne pas de chiffres sur les volumes que pourrait représenter l'activité dans ces entrepôts. De son côté la ville du Havre, dans la délibération autorisant la vente du site à Eurasia, évaluait en octobre 2010 le trafic potentiellement généré à 8.000 conteneurs par an.
Le port du Havre traite plus de la moitié des échanges maritimes entre la France et la Chine avec environ 550.000 conteneurs manutentionnés dans un sens ou dans l'autre, en 2009. Ces relations sont particulièrement déséquilibrées avec les deux-tiers du trafic à l'import et seulement un tiers à l'export.