Le gouvernement grec prendra de nouvelles mesures d'austérité en 2012 pour réduire le poids du secteur public, a indiqué dimanche le ministre des Finances, qui espère convaincre les créanciers du pays au bord de la faillite de maintenir leur perfusion financière.
A l'issue d'un conseil des ministres restreint extraordinaire de plus de trois heures dimanche, le ministre des finances Evangélos Vénizélos a souligné que le gouvernement respecterait "les objectifs budgétaires décrits dans le plan de redressement de l'économie 2011-2015".
"Pour le budget de 2012 il faut prendre des mesures pour réduire les dépenses publiques, l'objectif étant de réduire la fonction publique", a souligné M. Vénizélos, qui a fustigé l'attitude "irresponsable" de l'opposition de droite, qui campe sur son opposition aux mesures de rigueur.
La Grèce est contrainte d'adopter de nouvelles mesures de rigueur afin que ses créanciers, l'UE et le FMI, acceptent de continuer à verser les prêts promis au pays en 2010, avait averti un haut responsable dans l'après-midi. La prochaine tranche du prêt, vitale pour le pays, est attendue en octobre.
Le secrétaire général à la politique financière de la comptabilité générale grecque, Ilias Pentazos, a envoyé à tous les ministres un courrier électronique énumérant une quinzaine de mesures réclamées par les créanciers d'Athènes, dont les principales visent à réduire le secteur public, selon la même source.
Parmi elles figurent "l'instauration du chômage technique dans tous les organismes publics, le gel des retraites d'ici à 2015 et la fusion ou la fermeture d'une trentaine d'organismes publics".
Le gouvernement est accusé de retard dans l'application des mesures promises pour réduire le déficit. Pour ne rien arranger, la récession économique, pire que prévu, plombe davantage qu'anticipé le déficit.
Athènes a déjà adopté des mesures d'urgence la semaine dernière, dont une taxe sur l'immobilier. Mais cette taxe, qui doit être perçue via les factures d'électricité, a provoqué un tollé dans le pays. Et elle est manifestement jugée insuffisante par l'Union européenne et le Fonds monétaire international qui veulent aussi voir des coupes dans les dépenses.
Dimanche, le gouvernement autrichien a de nouveau évoqué la possibilité d'un défaut de paiement de la Grèce. Il est possible "d'envisager une faillite" du pays, a déclaré le vice-chancelier Michael Spindelegger, tout en mettant en garde contre les risques encourus.
Lundi, au cours d'une conférence téléphonique, le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos doit faire le point avec ses créanciers réunis au sein d'une "troïka", qui avaient quitté le pays au début du mois en raison du manque de progrès dans les réformes promises.
"Après l'entretien téléphonique, on doit préciser concrètement les décisions" qui seront prises pour réaliser les réformes requises, a dit M. Vénizélos.
Du verdict de cette troïka dépend le versement à Athènes de la prochaine tranche de prêts internationaux de 8 milliards d'euros.
Au cours d'une réunion à Wroclaw, en Pologne, qui s'est achevée samedi, les ministres européens des Finances ont décidé de reporter à octobre leur décision sur ce prêt, dans l'attente du diagnostice de la troïka sur l'avancement de l'assainissement des finances publiques grecques.
En outre, ils n'ont guère avancé concernant le deuxième plan d'aide à la Grèce, de près de 160 milliards d'euros en incluant la participation du secteur privé. Promis sur le principe le 21 juillet, il n'est toujours pas concrétisé car certains pays rechignent à délier les cordons de la bourse.
En particulier, les ministres n'ont pas trouvé de solution concernant les garanties exigées par la Finlande en échange de nouveaux prêts à Athènes.