La croissance espagnole a ralenti au deuxième trimestre, à 0,2%, dans un contexte de rigueur au sein de l'Union européenne pour faire face à la crise des dettes publiques, selon les chiffres définitifs publiés vendredi par l'Institut national de la statistique.
Le Produit intérieur brut a augmenté de 0,2% par rapport au trimestre précédent, contre 0,4% au premier trimestre, selon l'Ine. Cette progression correspond aux prévisions de la Banque d'Espagne, qui avait souligné le 5 août "un environnement marqué par l'aggravation de la crise de la dette souveraine dans la zone euro".
La croissance est tirée par la demande extérieure, qui ne compense que partiellement le ralentissement de la demande intérieure, explique l'Ine dans un communiqué.
Sur un an, la croissance au deuxième trimestre s'établit à 0,7%. Sur la même période de 2010, elle avait atteint 0,9%.
L'Ine a également revu en hausse la croissance du premier trimestre sur un an, à 0,9% contre 0,8% auparavant.
Cette évolution est similaire à celle de l'ensemble de la zone euro dont la croissance a connu un coût d'arrêt au deuxième trimestre, avec 0,3% d'avril à juin, contre 0,8% au premier trimestre, selon une première estimation publiée mi-août par l'office européen des statistiques Eurostat.
L'Espagne, qui a beaucoup souffert de la crise financière et économique internationale et de l'éclatement de sa bulle immobilière, peine à redresser la tête.
Cette faible croissance ne permet toujours pas de créer d'emplois, alors que l'Espagne affiche le taux de chômage (20,89%) le plus élevé parmi les pays industralisés.
Selon l'Ine, l'emploi a décru à un rythme de 1,0%, soit 0,4 point de moins qu'au premier trimestre, ce qui implique une réduction nette de 172.000 emplois à temps complet sur l'année. De leur côté, les heures effectivement travaillées ont décru à un rythme de 1,7%.
Le gouvernement espagnol doit approuver vendredi, dans un conseil des ministres extraordinaire, des mesures pour relancer l'emploi.
Le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé mardi une révision constitutionnelle destinée à garantir la stabilité budgétaire, réclamée par Paris et Berlin, demandant aux partis politiques de l'approuver avant les élections législatives du 20 novembre.
Après une forte baisse en 2009, de 3,7%, le PIB espagnol s'est légèrement replié, de 0,1%, en 2010. Pour l'ensemble de 2011, la Banque d'Espagne prévoit une croissance de 0,8%, tandis que le gouvernement table sur +1,3%. Pour 2012, la Banque d'Espagne prévoit 1,5% et le gouvernement 2,3%.